Israël signera jeudi l’accord sur sa frontière maritime avec le Liban négocié sous l’égide des États-Unis et ouvrant la voie à l’exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale, a déclaré lundi son Premier ministre Yaïr Lapid, sans toutefois préciser les modalités de signature de l’accord.

" Jeudi, nous allons signer l’accord historique avec le Liban. Israël deviendra dans un futur proche un important fournisseur de gaz à l’Europe", a déclaré M. Lapid lors d’un entretien à Tel-Aviv avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, selon un communiqué transmis par ses services.

Le chef de l’opposition israélienne Benjamin Netanyahu, en campagne contre M. Lapid pour les législatives du 1er novembre, avait fustigé l’accord avec le Liban et affirmé qu’il devait faire l’objet d’un vote de la Knesset (Parlement), voire d’un référendum. Dans la foulée, différentes organisations de droite avaient déposé quatre recours à la Cour suprême contre l’accord, en soutenant notamment qu’il devait recevoir l’appui du Parlement à l’heure où le gouvernement Lapid a perdu sa majorité ce qui a d’ailleurs catalysé la tenue des élections.

Mais dimanche matin, trois juges du plus haut tribunal en Israël " ont décidé à l’unanimité de rejeter ces quatre appels ", impliquant ainsi que l’accord n’avait pas besoin du feu vert du Parlement, mais seulement de celui du gouvernement. Le gouvernement israélien doit tenir une réunion spéciale jeudi à 10h30 au bureau du Premier ministre à Jérusalem, ont indiqué à l’AFP des responsables.

Après d’intenses négociations indirectes sous l’égide des États-Unis, Israël et le Liban ont annoncé au début du mois être parvenus à un accord pour délimiter la frontière maritime entre ces deux voisins, officiellement en état de guerre, et lever les obstacles à l’exploitation de gisements gaziers.

En vertu de l’accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais " Israël sera rémunéré " par la firme exploitant Cana " pour ses droits sur d’éventuels gisements ", selon le texte.

L’entrée en fonction du gisement de Karish permettra à Israël d’accroître sa production gazière et ainsi doper ses livraisons par pipeline à l’Égypte, pour ensuite la liquéfier et la transporter en bateau en Europe qui cherche à diversifier ses approvisionnements.

Pour l’heure, Israël exploite les gisements de Tamar et Leviathan en Méditerranée orientale et a indiqué vouloir entamer rapidement la production sur Karish.

AFP

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