
La France s’est sérieusement engagée dans le dossier de délimitation des frontières entre le Liban et la Syrie – une initiative rendue publique par le président français, Emmanuel Macron, lors de la visite à Paris du président syrien, Ahmad el-Chareh. Selon des sources diplomatiques françaises, Paris se dit prêt à mettre à la disposition des deux pays une série de documents historiques, datant d’avant et d’après l’accord Sykes-Picot, pour faciliter ce processus.
La visite de M. Chareh à Paris illustre clairement le déplacement des priorités sur la scène internationale, où le dossier syrien semble désormais reléguer la question libanaise au second plan. Pour autant, des sources diplomatiques assurent que la situation au Liban reste scrutée de près par la communauté internationale.
Les États impliqués dans le suivi du dossier libanais – en particulier les membres du Quintette (France, Arabie saoudite, États-Unis, Égypte, Qatar) – continuent d’accorder aux responsables libanais un certain délai pour s’attaquer aux questions majeures, notamment les réformes et les armes du Hezbollah. Ce délai, cependant, n’est pas indéfini: il est assorti d’une échéance. À ce titre, leurs ambassadeurs à Beyrouth devraient se réunir dans les prochains jours afin d’évaluer les avancées en matière de réformes et de restauration de l’autorité de l’État.
Dans ce contexte, certaines informations font état d’un enjeu majeur auquel le Liban sera confronté en août prochain, et qui serait déjà au centre des discussions, à savoir le renouvellement du mandat des forces internationales de la Finul déployées au sud du Litani en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. D’après certaines sources, les débats seront différents cette fois-ci car les États-Unis et Israël se seraient accordés sur la nécessité de revoir le mandat de la Finul afin de lui assurer plus de latitude opérationnelle, notamment en matière de mouvement et d’intervention – un changement d’approche qui bénéficie également du soutien d’autres membres du Conseil. Si ces ajustements n'étaient pas adoptés, l’administration américaine pourrait réévaluer sa contribution au financement de la mission.
Cette fermeté sur la question des prérogatives de la Finul fait suite aux récentes déclarations du gouvernement libanais et du Hezbollah, qui ont réaffirmé leur engagement envers la résolution 1701 des Nations unies et l'accord de cessez-le-feu. Cependant, plusieurs puissances étrangères restent profondément préoccupées par l'attitude du Hezbollah à l’égard de la Finul, notamment en raison de son utilisation continue de l’«unité des habitants» pour entraver ses opérations. Dans ce contexte, il incombe à l’État libanais d’assumer ses responsabilités et de mettre un terme à cette situation dans les plus brefs délais.
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