Le directeur de la Sûreté générale (SG) Abbas Ibrahim a assuré ce mardi que le  " retour des déplacés syriens dans leur pays était un devoir national à accomplir ".

Au cours d’une conférence de presse, tenue au quartier général de la SG à Sodeco, sur le mécanisme de retour des réfugiés syriens mis en place par l’institution, Abbas Ibrahim a expliqué que la SG envoyait les noms des réfugiés aux autorités syriennes pour des mesures de sécurité, tout en affirmant qu’aucun Syrien n’était forcé de retourner sur le sol syrien avant que la situation internationale n’en décide autrement.

Selon ses chiffres, 540.000 Syriens sont volontairement retournés en Syrie depuis 2017 sans contraintes. Le 13 octobre dernier, il avait affirmé que 2.080.000 Syriens vivaient au Liban, dont des réfugiés.

Le général a également souligné que 42% des détenus dans les prisons libanaises sont de nationalité syrienne, " devenant un fardeau pour le pays ". Le 12 septembre dernier, le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, avait affirmé au cours d’un atelier de travail autour de la situation carcérale libanaise, qu’un retour des réfugiés syriens dans leur pays soulagerait les prisons libanaises surpeuplées.

Alors que nombreuses sont les critiques concernant le sérieux de ce mécanisme puisque le régime syrien ne souhaite pas leur retour, Abbas Ibrahim a affirmé que Damas avait manifesté sa volonté de coopérer avec le Liban afin de mener à bout ce dossier qui traîne depuis des années. Le Liban, selon lui, " ne cèdera pas face à la pression des organisations humanitaires et internationales qui veulent dicter le modèle à suivre en termes de gestion de cette crise ". Mercredi dernier, Abbas Ibrahim s’était réuni avec un groupe d’ambassadeurs et de représentants diplomatiques pour examiner les moyens d’améliorer la coordination des mesures adoptées à l’égard des ressortissants syriens qui prennent rendez-vous auprès des missions diplomatiques concernées. Les échanges avaient également porté sur les mécanismes de retour volontaire des réfugiés.

Par ailleurs, le directeur de la Sûreté générale a déclaré que les efforts déployés pour la formation d’un gouvernement se poursuivaient " en dépit des rumeurs ". Abbas Ibrahim, proche du Hezbollah, est au cœur d’une médiation pour permettre la formation du gouvernement dans les prochains jours avant la fin du mandat présidentiel de Michel Aoun. Une tâche qui semble presque impossible au vu des divergences entre le camp du Premier ministre désigné et celui du président de la République et de son gendre, le chef du Courant patriotique libre.