Le président sortant de la République Michel Aoun a estimé samedi que les sanctions américaines dont fait l’objet le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, ne l’empêchent pas de présenter sa candidature à la présidence de la République. "Une fois élu, les sanctions seront levées", a-t-il affirmé dans une interview accordée à l’agence Reuters.

M. Aoun a par ailleurs souligné que le pays pourrait plonger dans "un chaos constitutionnel", alors qu’un nouveau chef de l’État n’a pas encore été élu et que le cabinet est chargé d’expédier les affaires courantes. Une situation sans précédent au Liban qui pourrait se retrouver à partir du 1er novembre dans une double vacance présidentielle et gouvernementale, M. Aoun ayant affirmé samedi dans une déclaration que "la Constitution n’interdit pas la publication du décret d’acceptation de la démission du gouvernement" qu’il signerait lundi à midi dans sa villa à Rabieh.

M. Aoun a indiqué en outre à Reuters qu’une action politique de dernière minute visant à trouver une solution à la crise constitutionnelle "est possible", mais qu’il n’y a toujours pas de "décision finale" sur ce qu’elle pourrait impliquer.

Interrogé sur l’accord de délimitation de la frontière maritime, qui a été scellé jeudi à Ras Naqoura, M. Aoun a affirmé que le fait que le Hezbollah ait envoyé des drones non armés au-dessus d’Israël et menacé d’attaquer ses plateformes gazières et pétrolières a constitué un facteur de dissuasion qui a permis de favoriser le Liban lors des négociations. "Cela n’a pas été coordonné avec le gouvernement, a insisté M. Aoun. C’était une initiative du Hezbollah et elle était utile." Pour lui, l’exploitation gazière est "la dernière chance" pour remettre le Liban sur la voie de redressement.

Par ailleurs, M. Aoun a signé samedi cinq lois votées par le Parlement, au nombre desquelles la loi sur la levée du secret bancaire.