L’émissaire français, Pierre Duquesne, chargé de la coordination du soutien international au Liban, se trouve à Beyrouth pour une nouvelle mission diplomatique de trois jours qui s’inscrit dans le prolongement des efforts renouvelés de Paris pour une sortie de crise au pays du Cèdre où la crise économique et financière ne fait que s’envenimer du fait d’un blocage politique indéfendable.
M. Duquesne qui a eu un premier entretien avec le Premier ministre, Najib Mikati, s’efforcera au cours de ces trois jours, de presser pour une reprise des réunions du Conseil des ministres, afin que celui-ci puisse finaliser et avaliser les projets sur lesquels s’attellent les commissions ministérielles, dans le cadre du processus censé permettre au Liban de sortir de sa crise.

Le gouvernement Mikati est bloqué depuis le 12 octobre à cause du tandem Amal-Hezbollah qui veut l’obliger à intervenir pour " régler " le problème que leur pose le juge d’instruction, Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Amal et le Hezbollah accusent le magistrat de politiser l’enquête depuis qu’il a engagé des poursuites contre des responsables politiques qui leur sont proches.

La crise avec les pays du Golfe, découlant de propos contestés de l’ancien ministre de l’Information, George Cordahi, sur la guerre au Yémen ainsi que la polémique autour de l’opportunité d’une démission de ce dernier, avaient aggravé la crise gouvernementale.

L’intervention du président français, Emmanuel Macron, auprès du prince héritier saoudien, Mohammad ben Salman, au début du mois de décembre, a permis d’espérer un début de règlement qui reste cependant hypothétique. Les deux dirigeants français et saoudien ont adopté une initiative en faveur du Liban, mais la concrétisation de celle-ci dépend d’une série de mesures que les dirigeants devraient prendre au préalable. Pierre Duquesne effectue ainsi à Beyrouth le suivi des réunions de Riyad. Sa visite intervient aussi après la mission de la délégation du FMI, dont le concours est indispensable dans le cadre d’un processus de sortie de crise qui tarde à être mis en place.

L’entretien de M. Duquesne au Sérail avec Najib Mikati s’est déroulé en présence de l’ambassadrice de France, Anne Grillo, qui avait communiqué aux dirigeants libanais les résultats des entretiens de M. Macron en Arabie saoudite. Selon l’agence Al-Markaziya, l’émissaire français n’a pas demandé à voir le président Michel Aoun, dans le cadre de ses entretiens à Beyrouth.