Le centre SKeyes pour les libertés médiatiques et culturelles de la Fondation Samir Kassir a publié mardi un rapport sur la liberté d’expression, soulignant que  " le Liban a été témoin d’un grave déclin de la liberté d’expression, notamment depuis l’arrivée du président Michel Aoun à la présidence, le 31 octobre 2016″.

Le rapport se concentre sur les violations commises à l’encontre de journalistes, d’activistes ou de simples citoyens à partir du moment où le président libanais Michel Aoun est arrivé à la présidence le 31 octobre 2016, jusqu’à l’expiration de son mandat le 31 octobre 2022, sous prétexte de " porter atteinte au président ou à la présidence de la République, ou pour outrage ". Ce rapport ne couvre pas les violations commises par les partisans du président Aoun.

Rédigé par la chercheuse et journaliste Widad Jarbouh, le rapport précise que le Liban se rapproche de la classification des dictatures et des États policiers, surtout après l’escalade " dans les pratiques répressives et des violations de la liberté d’expression ". Plus de 800 violations ont été documentées par le centre SKeyes : assassinats (notamment Lokman Slim et Joe Bejjani), attaques armées contre les biens des médias, attaques contre les journalistes et les militants par des entités officielles et informelles, convocation et interrogatoire de journalistes et de militants, menaces et intimidation, usage excessif de la force et violence injustifiée contre les manifestants, photographes, journalistes et reporters, procès de dizaines de manifestants et militants devant le tribunal militaire…

Par ailleurs, le rapport souligne qu’au cours de cette période, le Liban a enregistré un recul choquant dans le classement mondial de la liberté de la presse, publié par Reporters sans frontières. Le pays classé 98e en 2016 est tombé à la 130e sur 180 pays en 2022, en baisse de 32 places.