Le Liban n’a pas tardé à honorer sa promesse de ne pas permettre à des opposants aux régimes arabes de perturber les relations de Beyrouth avec les pays du Conseil de coopératioon du golfe (CCG).

Le ministre de l’Intérieur, Bassam Maalaoui, a ainsi officiellement demandé à la direction de la Sûreté générale de " prendre toutes les mesures qui s’imposent afin de déporter les membres non Libanais du groupuscule al-Wifaq, composé d’opposants au pouvoir de Manama, en raison du tort que leur conférence de presse du 11 décembre, (placée sous le parrainage du Hezbollah) a causée aux relations libano-bahreïnis ainsi qu’aux intérêts du Liban ".

Cette mesure s’inscrit dans le prolongement de l’enquête ordonnée par le Premier ministre, Nagib Mikati, sur les tenants et les aboutissants du meeting qui avait été organisé dans la banlieue sud de Beyrouth et qui avait profondément irrité Bahreïn.

Plus tôt dans la journée, Bassam Maoulaoui avait eu avec son homologue bahreïni, cheikh Rashed ben Abdallah el-Khalifa, un entretien téléphonique au cours duquel il a affirmé le souci de Beyrouth de préserver la sécurité et la stabilité de Bahreïn. Le ministre libanais a aussi assuré son interlocuteur de ce que le Liban " ne sera pas une plateforme pour distiller la haine et l’hostilité à l’égard des pays du Golfe, notamment les Etats du CCG ".

Il faisait référence à la conférence de presse que des opposants bahreïnis à la normalisation des relations entre Manama et Tel Aviv, avaient tenue la semaine dernière dans la banlieue sud de Beyrouth, sous l’égide du Hezbollah. Cette conférence avait irrité les dirigeants bahreïnis qui avaient protesté auprès des autorités libanaises. Le Premier ministre, Nagib Mikati, l’avait également dénoncée et ordonné l’ouverture d’une enquête.

La prise de position du ministre de l’Intérieur confirme ainsi la politique d’ouverture sur le monde arabe à laquelle Nagib Mikati est engagé et qu’il a réaffirmée durant son entretien téléphonique avec le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, samedi 4 décembre lors de leur sommet à Djeddah.

M Maoulaoui a en outre fait part à son homologue bahreïni des mesures prises par son département, à travers ses services de sécurité, pour collecter des informations sur des opposants aux Etats arabes. Il l’a aussi informé qu’il est interdit aux hôtels et salles de conférence d’accueillir toute activité de nature politique avant l’obtention d’un permis officiel. Les deux responsables ont convenu de poursuivre leur coopération en matière de sécurité, et d’échange d’informations concernant la sécurité des deux pays.