Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé la communauté internationale à accroître le volume de son aide aux réfugiés syriens accueillis au Liban ainsi qu’aux couches les plus vulnérables de la population libanaise.

" Nous devons être aux côtés du Liban ", a déclaré le chef du HCR, Filippo Grandi, à l’issue d’une visite de trois jours à Beyrouth au cours de laquelle il a eu des entretiens avec des officiels libanais et rencontré des réfugiés syriens.

Dans un communiqué publié par le bureau de l’ONU à Beyrouth, M. Grandi a exhorté la communauté internationale à soutenir ce pays qui traverse " l’une de ses périodes les plus difficiles " et accueille " l’une des plus grandes populations de réfugiés par habitant au monde ". Depuis fin 2019, le Liban est en proie à une crise économique qualifiée par la Banque mondiale de l’une des pires de l’histoire moderne, portant un coup particulièrement dur aux communautés vulnérables, y compris les réfugiés syriens qui avaient fui par centaines de milliers la guerre dans leur pays en 2011.  Selon les autorités, le Liban accueille environ deux millions de réfugiés syriens, tandis que près de 830.000 sont enregistrés auprès de l’ONU.

Dans son communiqué, le chef du HCR a jugé essentiel de soutenir " maintenant plus que jamais à la fois les Libanais qui ont en besoin et les centaines de milliers de réfugiés qu’ils ont généreusement accueillis pendant tant d’années ". " Les Libanais et les réfugiés souffrent énormément à cause de multiples crises. Chaque jour, de plus en plus de personnes sont poussées plus profondément dans la pauvreté ", a-t-il commenté.

" Le gouvernement libanais a réitéré son appel urgent pour mettre fin à la crise des réfugiés au Liban. J’ai réaffirmé l’engagement du HCR à continuer de travailler avec toutes les parties prenantes pour y parvenir, malgré la situation complexe et difficile ", a déclaré M. Grandi qui a affirmé " apprécier l’engagement continu du Liban en faveur du retour sûr et volontaire des réfugiés chez eux ".

Le HCR, précise le communiqué, " continue de travailler avec des acteurs clés pour trouver des solutions à long terme pour les réfugiés syriens, y compris leur réinstallation dans des pays tiers et leur retour volontaire, sûr et digne en Syrie ".

À cet égard, le HCR et ses partenaires travaillent avec toutes les parties concernées, y compris le gouvernement syrien, les pays d’accueil et d’autres parties prenantes pour répondre aux préoccupations que les réfugiés présentent comme des obstacles à leur retour en grand nombre, telles que la sûreté et la sécurité, les moyens de subsistance et le logement, toujours selon le texte.

Celui-ci révèle que le responsable du HCR s’est rendu dans un camp de Beyrouth où une mère syrienne, Oum Jomoa, lui a raconté comment ses conditions de vie se sont gravement détériorées depuis sa dernière rencontre avec lui. La famille de neuf personnes vit désormais dans une pièce sans fenêtre, sans toilettes privées et sans eau. " C’est humide et l’eau coule de partout. Je me réveille tous les jours en réfléchissant aux moyens de garder cet abri au sec pendant les jours de pluie et de nourrir mes enfants, " a-t-elle relaté, selon le communiqué.

" Maintenant, plus que jamais, nous ne devons pas diminuer le soutien apporté au Liban, à la fois pour soutenir les Libanais dans le besoin et les centaines de milliers de réfugiés qu’ils ont généreusement accueillis pendant tant d’années. Nous ne devons pas céder. Nous ne devons pas lâcher prise, nous devons être aux côtés du Liban ", a lancé Filipo Grandi.