Le chef du parti Kataëb, Sami Gemayel a souligné jeudi que " nous sommes sortis de la phase de l’élection (d’un président) pour entrer dans une logique consensuelle " au détriment de l’approche démocratique des élections. " Ce n’est pas le consensus en soi qui pose problème mais la paralysie du pays et la propension à tout lier à la condition du consensus ", a-t-il relevé, lors d’une interview à la Voix du Liban. Il a fait part en outre de sa crainte d’un consensus au niveau de la présidentielle qui maintiendrait le statu quo et ferait parvenir à Baabda " un président frileux qui accepte le fait accompli ".

Toutefois, a-t-il nuancé, " nous ne refusons pas l’invitation (formulée jeudi par le président de la Chambre, NDLR) des différents blocs parlementaires à un dialogue autour de la présidentielle (…) et nous répondrons à l’invitation si elle nous est adressée (…) mais il faut que l’opposition élabore une stratégie commune ".

M. Gemayel a dans ce cadre réitéré son appel à tous les députés indépendants et de l’opposition à " s’accorder sur une stratégie de la ‘bataille’ (électorale) ", leur reprochant de se livrer à " un jeu de noms ", plutôt que de mener une bataille stratégique de principe.

A une question sur la rencontre présumée qui aurait eu lieu entre des représentants des Kataëb et du Hezbollah, rapportée par des médias du Hezbollah, M. Gemayel s’est montré catégorique : " il n’ y pas de dialogue entre le Hezbollah et les Kataëb ". Le leader chrétien a toutefois assuré " n’avoir aucune gêne à faire état ouvertement d’un tel dialogue, s’il avait eu lieu ", d’autant plus que deux rounds de dialogue se sont déjà tenus entre les deux partis à l’occasion d’échéances passées. " Pour qu’un nouveau dialogue ait lieu, il faut que les questions sérieuses y soient évoquées ", a-t-il précisé.

Sami Gemayel a afin souligné qu’ " il n’existe aucun problème personnel avec Sleiman Frangié (Marada) que nous respectons, mais plutôt sur sa position vis-à-vis des armes du Hezbollah "  dont la politique est en contradiction extrême avec celle des Kataëb.