Dans une question écrite adressée au gouvernement, Saïd Asmar, député des Forces libanaises, accuse le ministre sortant du Travail Moustapha Bayram d’avoir octroyé des licences à un certain nombre de syndicats liés à la cybersécurité, en violation de la Constitution. Le but serait, selon lui, de contrôler le secteur et bénéficier de l’aide internationale qui lui sera consacrée.

Le député Saïd Asmar, membre du groupe parlementaire des Forces libanaises, a posé une question écrite au gouvernement d’expédition des affaires courantes concernant l’octroi par le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, de licences à un certain nombre de syndicats liés à la cybersécurité, à la transformation numérique et aux technologies de l’éducation au Liban.

Soulignant qu’un ministre n’a pas le droit d’accorder des licences si son gouvernement expédie les affaires courantes, car cela va à l’encontre des dispositions des articles 64, 66 et 69 de la Constitution, il a demandé quelles mesures prendra le gouvernement si cette violation de la Loi fondamentale se confirmait.

Dans une conférence de presse au Parlement, M. Asmar a déclaré que malgré la priorité que le bloc FL accorde à l’élection d’un président de la République, il poursuit son travail de contrôle et de législation, même si celui-ci est réduit aux sous-commissions et commissions mixtes.

Saïd Asmar, qui est membre des commissions parlementaires des Technologies de l’information et des Télécoms, a précisé que le Liban a lancé, à l’initiative de la ministre d’État pour la Réforme administrative Najla Riachi et des commissions concernées, "une stratégie de transformation numérique pour lutter contre le clientélisme et la corruption".

Il a ajouté que "ce secteur bénéficie d’un appui international, mais fait actuellement l’objet d’une tentative de l’utiliser pour remplir les poches de certaines parties affiliées à des leaders politiques, qui contrôlent tous les secteurs importants et cherchent à consacrer le principe de clientélisme et de corruption".

" La lettre adressée au gouvernement comprend des informations détaillées sur ces syndicats auxquels le ministère du Travail a accordé des licences ", a relevé le député de Jezzine, ajoutant qu’ils " ne satisfont pas aux exigences légales et projettent de bénéficier de l’aide internationale qui sera accordée à ce secteur ".

M. Asmar a souligné que ce qui se passe " est une tentative de contrôler le secteur, qui pourrait être le seul moyen de faire évoluer l’État libanais vers le projet de gouvernement numérique à l’avenir ".

La réponse du ministre

En réponse aux propos de M. Asmar, le bureau du ministre Bayram a souligné qu’ils sont dénués de tout fondement. Sans donner plus de précisions, il a ajouté qu’il "aurait été préférable que le député communique directement avec le ministère du Travail avant de lancer des accusations infondées".

"Tout citoyen peut vérifier cela en consultant les registres du ministère ainsi que le Journal officiel", a indiqué le bureau du ministre, dans un communiqué.