Geagea: Un nouvel État commence à voir le jour
©Al Markazia

Lors de la messe annuelle à l’intention des martyrs de la Résistance libanaise, à Meerab, le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a livré un discours offensif contre le «camp obstructionniste», tout en affirmant sa vision d’un Liban souverain, débarrassé des ingérences étrangères. Entre dénonciation des pratiques du Hezbollah et de ses alliés, appel à la tenue d’élections législatives dans les délais et plaidoyer pour une normalisation des relations avec la Syrie et le monde arabe, M. Geagea a affirmé qu’un «nouvel État commence à voir le jour».

«Le chemin ne sera pas facile; cela prendra du temps, mais ce sont là des étapes nécessaires, nous sommes dans la bonne direction», a-t-il dit, avant d’ajouter: «Il ne peut y avoir d’État véritable tant qu’il existe des armes illégales à l’intérieur de ses frontières», a-t-il poursuivi.

Offensive contre le «camp obstructionniste»

M. Geagea a accusé le Hezbollah et ses alliés d’avoir «tenu les Libanais sous leur joug, par la force des armes et la terreur, pendant de longues années, détruisant leurs rêves et leurs institutions, et cherchant à imposer [leur] projet aux dépens de celui de l’État».

Il les a accusés d’avoir «pris le pays en otage», de monopoliser la décision de guerre et de paix, de «démembrer l’État, morceler le Liban et compromettre ses relations avec son entourage arabe et la communauté internationale».

Concernant les armes de la formation pro-iranienne, M. Geagea a avancé que celles-ci «ne protègent pas, ne construisent pas et ne dissuadent pas. Bien au contraire, elles ont apporté destruction, ruine et déplacements, et attiré une nouvelle occupation», ainsi qu’il a été prouvé par «les faits et l’expérience».

Le leader des FL a aussi rappelé l’engagement militaire de l’axe de la résistance en Syrie «pour défendre un régime criminel dans une guerre qui n’a rien à voir avec le Liban»; un choix qui, selon lui, a plongé le pays dans «le feu, la destruction et les calamités».

La souveraineté comme priorité

«Nous n’accepterons plus jamais que la décision ne soit pas à 100% libanaise, ni qu’aucune décision, grande ou petite, soit prise en dehors des institutions constitutionnelles», a affirmé M. Geagea.

Il a également insisté sur le fait que «le chemin le plus court pour obtenir le retrait d’Israël du Sud et mettre fin à ses agressions est l’instauration d’un véritable État au Liban».

«Nous tenons avant tout à la tenue des élections législatives à la date prévue et rejetons toute idée ou tentative de proroger le mandat du Parlement, quelles que soient les circonstances», a-t-il déclaré.

Se penchant sur les craintes de nouveaux troubles internes, M. Geagea a insisté: «Il n’y aura pas un nouveau 7 Mai, pas de prise d’assaut du Grand Sérail, pas de guerre civile. Personne ne le souhaite.» Il a ajouté toutefois que si un camp tentait de plonger le pays dans un tel conflit, «tous les Libanais se tiendraient aux côtés de l’tat et de sa légitimité».

Appel aux chiites

Samir Geagea a tendu la main à la communauté chiite: «Vous êtes une composante essentielle du Liban en tant que patrie définitive, ainsi que l’avait affirmé l’imam Moussa Sadr».

Il les a toutefois mis en garde contre toute voie en dehors des institutions: « Frères chiites, soyez convaincus que tout choix ou projet en dehors de l’État représentera un danger pour vous, une menace, et vous livrera sans défense aux appétits des puissances et des intérêts extérieurs».

Redéfinir les relations avec la Syrie et le monde arabe

Évoquant le rapport à Damas, M. Geagea a jugé «impératif de se débarrasser rapidement des séquelles du régime Assad, notamment le Traité de fraternité, de coopération et de coordination».

Il a également appelé à «entamer le travail de délimitation des frontières terrestres et maritimes entre le Liban et la Syrie, et à renforcer la coopération entre les deux armées afin de mettre fin à la contrebande».

Enfin, M. Geagea a souhaité que le Liban retrouve toute sa place dans le monde arabe, appelant «le secrétariat général de la Ligue arabe à envisager sérieusement la tenue d’un Sommet arabe à Beyrouth, à l’instar de celui de 2002, afin de parachever le retour du Liban dans son environnement arabe et le retour des Arabes au Liban».

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