En commentant la rencontre qui s’est tenue vendredi soir entre le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, les milieux du PSP cités par certains médias préfèrent mettre l’accent sur le dossier des nominations sécuritaires.   

Une rencontre de près de deux heures, loin des feux de la rampe, a eu lieu vendredi en fin d’après-midi entre le chef du Courant patriotique libre le député Gebran Bassil et le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt au domicile " d’un ami commun ", qui serait, selon les informations de la MTV, le domicile de la fille de ce dernier, Dalia Joumblatt et de son époux Joey Daher à Beyrouth, en présence du député Teymour Joumblatt.

Les versions autour de l’objectif de cette rencontre ont divergé entre les deux parties dont les rapports sont marqués par de nombreux désaccords de principe.

Selon la version du Courant patriotique libre rapportée par les médias, les échanges Joumblatt-Bassil ont été axés sur la présidentielle. " Tout cela fait partie de la mobilisation du chef du CPL auprès des différentes parties politiques pour élire un président de la République sur base de la feuille des priorités liées à la présidentielle élaborée par le parti " : c’est ce que les milieux du CPL ont répété en chœur. Le PSP continue de défendre la candidature du député Michel Moawad, candidat de l’opposition, jusqu’à ce que murisse une alternative, sur laquelle il s’abstient pour l’instant de se prononcer avec précision.

Les milieux du PSP cités par les médias préfèrent quant à eux, en commentant la rencontre Joumblatt-Bassil, mettre l’accent sur le dossier des nominations sécuritaires, précisément la prorogation du mandat de deux généraux, membres du conseil militaire, que refuse jusqu’à nouvel ordre d’entériner, en dépit de la demande du commandant en chef de l’armée, le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, proche du CPL. Il s’agit du chef d’état-major de l’armée, Amine el-Orm (druze, réputé proche du PSP) qui part à la retraite samedi, et de l’inspecteur général Milad Ishac (grec-orthodoxe), qui part à la retraite dimanche, ce qui risque de provoquer un vide au sein du conseil militaire, non sans menacer la sécurité. C’est sur cet enjeu que paraissent se focaliser les milieux du PSP, et il y aurait, selon certaines informations, des chances sérieuses d’aboutir à une issue favorable à une prorogation du mandat des deux officiers, après la rencontre de vendredi.

C’est en partie en prélude à cette entrevue que le député Waël Bou Faour, membre du bloc joumblattiste, s’était rendu jeudi à Meerab pour un entretien avec le leader des Forces libanaises Samir Geagea. A l’issue de sa visite, il avait souligné la nécessité " d’engager un dialogue entre les Libanais et les blocs parlementaires afin de s’entendre sur le nom du prochain président et, dans une étape ultérieure, sur le programme ". " Ce dialogue devrait prendre soit la forme de la formule proposée par le président de la Chambre, Nabih Berry, en l’occurrence un dialogue direct entre les factions locales, soit toute autre forme ", avait-il indiqué.

La rencontre Joumblatt-Bassil aura servi l’objectif du dialogue, du moins dans la forme, en attendant toutefois que des effets concrets, s’ils existent, en ressortent.