Beyrouth et Doha ont scellé officiellement, dimanche, l’accord en vertu duquel le consortium, auquel QatarEnergy s’est associé, lancera le 6 février ses travaux antérieurs à la prospection gazière dans le bloc 9 au sud de la zone économique exclusive libanaise en Méditerranée.

Beyrouth et Doha ont scellé officiellement dimanche l’accord en vertu duquel le géant qatari QatarEnergy va s’associer au consortium composé des groupes français, TotalEnergies, et italien, Eni, pour la prospection gazière et pétrolière dans les deux blocs 9 et 4 au large des côtes libanaises.

La cérémonie s’est déroulée au Sérail, en présence du ministre d’État qatari pour les Affaires de l’énergie, Saad Ben Charida el-Kaabi, également directeur exécutif de QatarEnergy, en présence des PDGs de TotalEnergies, Patrick Jean Pouyanné, et d’Eni, Claudio Descalzi, ainsi que du ministre de l’Énergie, Walid Fayad, et des ambassadeurs de France, Anne Grillo, d’Italie, Nicoletta Bombardiere, et du Qatar, Ibrahim Abdel Aziz el-Sahlaoui, aux côtés d’une délégation officielle qatarie.

Dans leurs discours respectifs au terme de la signature, les orateurs ont tous souligné l’impact positif de cette association et du lancement des opérations de prospection gazière offshore sur le Liban, plongé dans une crise inédite politique, économique, financière et sociale.

C’est Patrick Pouyanné qui a donné des détails sur les activités maritimes, dont la première phase devrait se terminer à la fin de l’année. Celles-ci, a-t-il dit, doivent commencer le mois prochain avec une étude d’impact écologique dans le gisement 9 au sud du pays. À ce sujet, le ministre qatari a expliqué que la priorité sera accordée au bloc 9 dans la mesure où les premiers travaux menés par Total dans ce gisement, situé au large de Batroun, n’ont pas permis de déceler la présence de gaz.

Ce que le dirigeant de Total a également confirmé en assurant toutefois qu’il n’y aura pas de retard au niveau des opérations qui seront entreprises, le consortium ayant "obtenu des garanties de toutes les parties concernées, en vertu desquelles il pourra mener sa mission sans souci et qu’il n’y aura pas de retard à ce niveau". " Sinon, nous ne serions pas là aujourd’hui", a-t-il ajouté. Il faisait notamment allusion à l’Iran, à Israël et au Hezbollah.

Selon ses explications, un premier navire est attendu le 6 février pour l’étude d’impact écologique. Une fois l’opération terminée, la prospection gazière maritime devra être lancée durant le troisième trimestre de l’année. "Nous devrons obtenir les premiers résultats à la fin de l’année ou au début de 2024", a-t-il ajouté, en appelant les Libanais à la patience.

M. Descalzi a souligné de son côté l’importance de ces opérations au vu notamment de la crise internationale de carburant à cause de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, alors que Walid Fayad a exprimé l’espoir d’un "partenariat à long terme qui s’exprimera par des offres pour l’exploitation d’autres blocs (…) et qui s’étendra à des investissements dans les différents secteurs énergétiques, notamment les énergies renouvelables qui vont aider à couvrir les besoins du Liban et à consolider sa sécurité énergétique".

Rappelons que le consortium était à la base composé de TotalEnergies, d’Eni et du russe Novatek, qui s’en est cependant retiré en septembre 2022. Il avait confié sa participation de 20% au gouvernement libanais. Mais comme l’accord de délimitation des frontières maritimes libano-israéliennes interdit aux entreprises libanaises et israéliennes d’opérer dans le bloc 9, Beyrouth a dû rechercher un nouveau partenaire. Plus tard, à la faveur de négociations menées avec Doha, QatarEnergy s’est vu doté d’une participation de 30%, alors que Total Energies et Eni détiennent 35% des parts chacun, ce que le ministre qatari a confirmé dimanche.

Le bloc 9, rappelle-t-on, qui se situe au large de Naqoura, au Liban-Sud, est partagé entre le Liban et Israël, qui ont conclu en octobre 2022 un accord historique pour la délimitation de leur frontière maritime commune. Sauf qu’en vertu de cet accord qui donne un avantage certain à l’État hébreu, Tel Aviv peut opposer un veto à toute initiative que prendrait le Liban pour l’exploitation de ses gisements dans le champ de Cana.

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