A l’ouverture du Conseil des ministres lundi, le Premier ministre sortant Najib Mikati a commencé par déplorer les pertes subies par les " pays amis voisins du Liban ", à savoir la Turquie et la Syrie, suite au séisme les ayant frappés. Il a exprimé sa reconnaissance pour la sécurité des Libanais, le bilan se limitant à des dégâts matériels ponctuels. Il a évoqué les décisions prises plus tôt dans la matinée au cours de la réunion urgente du comité national pour la gestion des catastrophes et des crises, qu’il a présidée. " Nous avons adressé des directives visant à contenir tout état de panique, se tenir prêt à faire face à toute nouvelle urgence, et procéder à l’examen préventif de l’état des bâtiments qui auraient été affectés par les secousses sismiques, notamment le barrage de Qaraoun (Békaa) ", a-t-il déclaré. " Nous avons chargé le ministre (sortant de l’Environnement) Nasser Yassine de contacter les autorités turques qui ont appelé à coordonner une action d’urgence et nous examinons la possibilité d’envoyer (en Turquie) une unité militaire de sauvetage et une équipe de la Défense civile pour apporter une aide au niveau des opérations de secours ", a-t-il ajouté. " Nous avons également chargé le ministre (sortant des Travaux publics et des Transports) Ali Hamiyé de contacter nos frères en Syrie et d’offrir toute aide requise (…), nous n’hésiterons pas à nous tenir aux côtés de nos frères en ces circonstances difficiles, de la même manière qu’ils l’ont toujours fait avec nous ", a-t-il ajouté.

Vœux aux ministres maronites

Le Premier ministre sortant a par ailleurs formulé ses vœux aux maronites pour la Saint-Maron, en les adressant spécifiquement aux ministres appartenant à cette confession, aussi bien " les présents que les absents ". " Je réitère mon appel à toutes les parties à coopérer entre elles et se retrouver autour de l’objectif de régler les nombreux dossiers urgents qui doivent être expédiés en cette période difficile ", a-t-il expliqué.

La plupart des ministres relevant du Courant patriotique libre ont une nouvelle fois boycotté le Conseil des ministres (à l’exception du ministre sortant de l’Economie Amine Salam qui était également présent à la réunion précédente), sous prétexte que sa tenue marque un empiètement sur les prérogatives du président de la République et normalise la vacance présidentielle.

La notion d’expédition des affaires courantes

S’exprimant une nouvelle fois sur l’étendue de la notion d’expédition des affaires courantes, Najib Mikati a précisé que " lorsque la Constitution a prévu la période d’expédition des affaires courantes, le législateur avait à l’esprit que la vacance présidentielle serait de courte durée, et que le travail institutionnel ne tarderait pas à se réguler, mais il semble que la vacance actuelle n’ait toujours pas de fin perceptible, et nous voilà au quatrième mois de la vacance présidentielle, qui coïncide avec une réalité financière, économique et sociale d’une extrême gravité ".

" Face à cette réalité, nous faisons face à un lot considérable de problèmes et de complications qui doivent être réglés, ce qui impose d’intensifier les réunions ministérielles et gouvernementales (…), sachant que plus la vacance se prolonge, plus les complications et revendications augmentent ".

" Nous n’avons pas contribué à provoquer cette réalité, mais nous y faisons face en étant conscients de nos responsabilités nationales, constitutionnelles et personnelles, et il n’est ni logique ni éthique de s’abstenir d’exécuter les missions exigées de nous et de démissionner concrètement de notre rôle ".

" C’est pourquoi je renouvelle mon appel à tous les ministres à participer aux réunions du Conseil des ministres, lorsque celles-ci se tiennent au besoin. Nous n’entendons défier personne, ni usurper les prérogatives de personne (à savoir les prérogatives présidentielles, selon la rhétorique du CPL, NDLR), mais nous sommes engagés à appliquer l’esprit et la lettre de la Constitution, et poursuivrons notre mission dans un esprit de coopération positive avec toutes les parties ", a-t-il encore précisé, en indiquant ne pas se rétracter sur cette position.

Dossiers urgents

" L’ordre du jour est rempli de dossiers fondamentaux, imminents et urgents, qui ne peuvent être abandonnés ni négligés, à commencer par les revendications des enseignants des écoles publiques et privées, et de l’Université libanaise (…). Le Conseil des ministres est maitre de lui-même et nous sommes disposés à reporter l’examen de tout point que certains jugeront non urgent ou ayant une connotation de défiance à l’égard d’une autre partie, quelle qu’elle soit ", a-t-il précisé. " Il est nécessaire de réunir le Conseil des ministres de manière chronique (…) pour ne pas accumuler les pertes (…), et nul besoin que chaque réunion soit précédée d’un accouchement difficile ", a-t-il conclu, en espérant que le Parlement élise un président de la République au plus vite.

La réunion du Conseil des ministres se poursuit en présence du vice-président du Conseil, Saadé Chami, des ministres respectifs de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, de l’Education, Abbas Halabi, des Télécommunications, Johnny Corm, de la Santé, Firas Abiad, de l’Industrie, Georges Bouchikian, de la Jeunesse et du Sport, Georges Kallas, de l’Information, Ziad Makary, des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan, de la Culture, Mohammad Mortada, des Finances, Youssef Khalil, de l’Environnement, Nasser Yassine, de l’Economie, Amine Salam, et du Développement administratif, Najla Riachi, ainsi que le directeur général de la présidence de la République, Antoine Choucair et le secrétaire général du Conseil des ministres, Mahmoud Makkié.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !