La tradition veut que le chef de l’État maronite, ainsi que le Premier ministre et le président de la Chambre, assistent à la cérémonie célébrée par le patriarche maronite en la chapelle Saint-Maron de Gemmayzé. Mais cette année, l’absence de président de la République à la tête de l’État – puisque le Hezbollah et ses alliés s’entêtent à boycotter les séances électorales – a chamboulé tout le protocole, et a réduit l’importance politique que peut avoir cette journée fériée pour les Libanais, et notamment les maronites d’entre eux.

Abdel Sater: Élisez un président pour préserver l’identité du pays

À Beyrouth, c’est l’archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Abdel Sater qui a officié la messe devant un parterre de personnalités politiques et diplomatiques. Comme à son habitude, l’archevêque s’est adressé aux responsables politiques libanais et à appeler les députés à " élire un président de la République pour que l’identité du Liban soit préservée ". Il a également demandé aux autorités judiciaires de " donner des informations sur ceux qui ont importé du nitrate au port de Beyrouth (responsable de l’explosion du 4 août 2020) pour que nos martyrs puissent reposer en paix ". Et d’ajouter : " Nous avons contribué à la création et la continuation du Liban, un pays où ses citoyens respectent les lois. Nous appelons chacun à surmonter les tragédies du passé et nous resterons au Liban sans crainte pour notre avenir. Nous, les maronites, aimons la vie, mais n’avons pas peur de mourir en défense de la foi et la liberté. "

Raï: Revenons à notre identité libanaise

En l’absence de président, le patriarche Béchara Raï a quant à lui célébré une messe au siège patriarcal de Bkerké. Au cours de son homélie, Mgr. Raï a déclaré que " le jour de la Saint-Maron nous invite à revenir à notre identité, qui n’a jamais symbolisé la répression. " Il a par ailleurs précisé que le " Cèdre n’est pas seulement un symbole du Liban, mais aussi un symbole de l’Église maronite, concentrée au Liban, et ces caractéristiques de notre identité ne devrait pas être ignorée ", considérant que " celui qui ne connaît pas son passé est inconnu à son présent ".

Et de conclure : " Nous ne vivons pas uniquement avec la douleur de la situation dans laquelle nous sommes, nous pleurons pour ce qui s’est passé autour de nous à la suite de l’important séisme, et nous remercions Dieu d’avoir protégé le Liban de cette grande secousse. "