
L'émir du Koweït, Machaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabaha, a fait savoir au président Joseph Aoun, qu’il a reçu en début d’après-midi, qu’il compte “élever le niveau de la représentation diplomatique entre le Koweït et le Liban”.
Le président de la République, le général Joseph Aoun, a quitté le Koweït après une visite officielle de deux jours, au cours de laquelle il a eu des entretiens avec l'émir du pays, le cheikh Machaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, qui a assuré au président Aoun, lors de sa réception au Palais Emirien, "l'engagement du Koweït à soutenir le Liban et à renforcer les relations koweïtiennes-libanaises ainsi que les liens avec le Golfe".
De son côté, le président Aoun a remercié l'émir du Koweït pour "l'affection qu'il a manifestée envers le Liban et pour le soutien du Koweït au peuple libanais, exprimant sa gratitude pour l'hospitalité du Koweït envers les Libanais présents dans le pays".
Premier pas vers une normalisation des relations entre le Liban et le Koweit: L’émirat a décidé d’élever le niveau de sa représentation diplomatique au pays du cèdre. L’émir du Koweit en a informé, lundi, le président Joseph Aoun, qui a clôturé dans l’après-midi sa visite officielle de 24 heures dans ce pays du Golfe. Concrètement, cela signifie la nomination d'un ambassadeur à Beyrouth, après le départ, en juin 2022, de l’ancien ambassadeur Abdel Aal al-Kinaï, en juin 2022.
Aucune information n’a été cependant fournie au sujet d’une éventuelle levée de l’interdiction faite aux ressortissants de voyager au Liban.
L'émir du Koweït a informé le président Aoun de sa décision d'élever le niveau de la représentation diplomatique ”dans le but de renforcer les relations bilatérales et de les ramener à leur niveau optimal”, au cours de l’entretien qu’ils ont eu et au terme duquel le chef de l’État a regagné Beyrouth.
Les relations entre le Liban et le Koweït entrent ainsi concrètement dans une nouvelle phase. Des mesures concrètes sont, entre autres attendues pour faciliter l’entrée des Libanais sur le territoire koweïtien, ainsi que le retour des ressortissants koweïtiens au Liban.
Le développement des relations bilatérales devrait intervenir notamment à deux niveaux: celui du tourisme et des investissements. Une décision qui a été prise à l’issue de l’entretien du président Aoun avec cheikh Fahd Youssef al-Sabah, et qui a été indirectement confirmée par l’émir du Koweit. Mais, il faut le souligner, celle-ci reste tributaire de l’avancement du Liban au niveau de la réalisation de réformes sérieuses et de sa capacité à limiter le port et l’usage des armes au seules forces étatiques.
Cela a d’ailleurs transparu dans les propos de cheikh Machaal al-Sabah, qui a affirmé, devant son hôte libanais, que son pays «se tient aux du Liban et soutient sa sécurité, sa stabilité, ainsi que toutes les mesures prises par l’État pour affirmer sa souveraineté».
«Nous soutenons les efforts du Groupe des Cinq pour résoudre la crise politique au Liban, mettre en œuvre les réformes économiques et soutenir l’armée afin qu’elle poursuive son rôle», a-t-il encore souligné, en dénonçant la poursuite des raids israéliens contre le Liban. L’émir du Koweit a appelé dans ce contexte à une mise en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’Onu et de l’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël.
De son côté, le chef de l’État s’est félicité des résultats de l’entretien. «Ce que j’ai entendu de la part de l’émir du Koweït reflète un grand intérêt et une profonde sollicitude à l’égard du Liban», a-t-il commenté, dans une déclaration à la presse. «Ses propos témoignent aussi d’un immense amour pour le peuple libanais, à la hauteur de l’affection que les Libanais portent aux Koweïtiens», a-t-il encore dit.
Plus tôt, le Premier ministre koweitien avait assuré, lors de son entretien avec le président Aoun, que «le Koweït poursuivra son soutien au Liban sous toutes ses formes» et que «le gouvernement koweïtien reste disposé à répondre aux demandes d’assistance formulées par Beyrouth».
Il a salué la communauté libanaise résidant au Koweït, soulignant leur intégration harmonieuse et leur contribution active à la société.
Abordant les enjeux sécuritaires, cheikh Fahd al-Sabah a mis en avant la coopération efficace entre les services de sécurité libanais et koweïtiens, notamment dans la lutte contre le trafic de drogue. Il a précisé que l’échange d’informations entre les deux pays avait permis de déjouer plusieurs tentatives de contrebande vers le Koweït. Il a en outre réaffirmé l’engagement de son pays à poursuivre son aide au Liban, condamnant les attaques israéliennes répétées contre le territoire libanais.
De son côté, le président Aoun, engagé dans une campagne diplomatique visant à réintégrer pleinement le Liban dans le giron régional, a salué «l’attitude fraternelle du Koweït, toujours présent aux côtés du Liban dans les moments décisifs». Il a exprimé l’espoir que sa visite débouche sur des résultats concrets, notamment le retour des ressortissants koweïtiens au Liban, qualifié de leur «seconde patrie». Il a également réitéré la volonté du Liban de renforcer la coopération bilatérale, en particulier dans le domaine sécuritaire.
Les discussions ont également porté sur la coopération sécuritaire, les investissements, ainsi que la réactivation d’accords bilatéraux dans divers domaines, notamment à travers la relance de la commission conjointe libano-koweïtienne, créée en 2010.
Arrivé dimanche au Koweït, le président libanais œuvre à confirmer la volonté de Beyrouth de tourner la page de l’isolement diplomatique et d’engager une nouvelle phase de coopération constructive avec ses partenaires arabes, dans un contexte régional particulièrement tendu.
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