Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue lundi, le chef du gouvernement démissionnaire, Najib Mikati a saisi l’occasion pour se prononcer sur le dossier de la Justice au Liban. Il a, dans ce sens, rappelé avoir " précédemment fait part du respect qu’il porte au pouvoir judiciaire et de sa non-ingérence dans les affaires juridiques ", mais que certaines " questions sont liées à l’intérêt suprême du peuple libanais et au bon déroulement du cours de la justice ". Une assertion qui se comprend à la lumière des accusations portées contre lui par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun. Celle-ci pointe du doigt le Premier ministre sortant qui, d’après elle, n’a pas respecté pas le principe de la séparation des pouvoirs en demandant au ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, de donner l’ordre aux forces de sécurité concernées de ne pas se plier aux indications de la magistrate, qui mène, depuis un certain temps, une cabale acharnée contre les banques libanaises, les accusant de blanchiment d’argent.

" Nous avons pris une mesure spécifique, pour laquelle j’ai consulté tous les juges concernés au préalable et dont personne, à part l’autorité judiciaire compétente, ne peut en juger le contenu ", a-t-il martelé. Et de préciser que " lorsque la justice se purifiera de tout ce qui est malsain et résoudra les problèmes d’abus de pouvoir, de telles décisions émanant de ma part n’auront pas lieu d’être ".

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Il a, dans ce contexte, indiqué que " pour des circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles doivent être prises ", avant de poursuivre : " Nous ne protégeons personne. Notre seul souci est le secteur bancaire, pilier essentiel de l’économie libanaise que nous voulons revitaliser à travers le projet de loi sur la restructuration su système bancaire qui a été soumis aux députés ".

Et de rappeler que la " priorité est celle de l’élection d’un nouveau président de la République, cette démarche constituant la porte d’entrée pour la réorganisation du travail public ".

Affaires courantes

M. Mikati a déclaré avoir convoqué à cette séance dans le but de " gérer les affaires courantes et urgentes pour les citoyens et de permettre le fonctionnement des services publics ". Dans un discours prononcé à cet effet, il a assuré être " soucieux de la dignité et de la sécurité de chaque Libanais ", affirmant " ne jamais laisser passer une occasion pour tenter de sauver la situation sur le plan économique ". Sur les indemnités de productivité du secteur public, le Premier ministre sortant a rassuré les retraités et plus particulièrement les forces armées et de sécurité qu’il " veillera à garantir leurs droits conformément à l’autorité qui lui est conférée par le Parlement et sur la base de la décision du Conseil des ministres. Il a également signalé que le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a rencontré le directeur général de la Coopérative des fonctionnaires de l’État à ce sujet.

Au sujet des travaux de prospection gazière, il a annoncé avoir rencontré les responsables de TotalEnergies, qui lui ont confié que leur " plan d’action se déroule comme prévu et que les tests nécessaires ont été lancés pour démarrer le processus d’extraction du gaz ".

Sur le plan sécuritaire, M. Mikati a expliqué qu’il croit en " un Liban riche de son pluralisme et sa diversité " et qu’il n’existe aucun " plan visant à limiter le rôle d’une quelconque composante dans le pays ". Il a, dans ce contexte, rendu hommage aux Forces de sécurité intérieure (FSI) et, plus particulièrement aux services de renseignement qui ont multiplié leurs efforts pour révéler la vérité sur le meurtre du cheikh Ahmad Chouaib al-Rifai, dont le corps a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche dans un terrain surplombant la région de Ouyoun as-Sammak, dans le Akkar. Dimanche, toutes les personnes impliquées dans ce crime ont été arrêtées par les FSI.

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