Le ministre libanais de l’Intérieur et des Municipalité, Bassam Maoulaoui, a finalement adopté la date du dimanche 15 mai pour l’organisation des élections législatives libanaises. Le décret de convocation du collège électoral a été signé par M. Maoulaoui et a encore besoin des signatures du chef de l’Etat, Michel Aoun, et du Premier ministre, Nagib Mikati.

Le scrutin devrait donc se tenir au Liban le 15 mai, soit le dernier jour possible avant la fin du mandat de l’actuel Parlement. Les expatriés libanais éliraient leurs représentants à la Chambre le vendredi 6 mai ou le dimanche 8 mai, en fonction des pays qui les accueillent, et les fonctionnaires voteraient le 12 mai.

L’Exécutif aura ainsi retenu la date de mai pour la tenue du scrutin alors que le Parlement s’était prononcé dans sa majorité pour l’organisation des élections en mars, soit avant le mois de Ramadan, prévu en avril. Les députés du parti fondé par le président Michel Aoun, le Courant patriotique libre (CPL) s’étaient opposés vivement à l’avancement de la date des élections. Ils avaient quitté l’hémicycle après le vote et avaient présenté un recours devant le Conseil constitutionnel qui n’avait pas rendu de décision à la fin des délais légaux. Ils ont donc obtenu gain de cause à travers l’Exécutif.  " C’est l’une des prérogatives de l’Exécutif que de choisir une date, le Parlement ne peut qu’émettre un souhait " , affirme à Ici Beyrouth Alain Aoun, député de Baabda et membre du bloc parlementaire aouniste Liban fort.  " La logique voulait que les élections se tiennent en mai dans les meilleures conditions, y compris les conditions climatiques, pour avoir la meilleure participation possible notamment dans les régions montagneuses. De plus, tout le monde s’est habitué à l’idée que les élections se tiendront en mai. Nous sommes donc satisfaits de ce décret.  "

La décision du ministre de l’Intérieur va ainsi dans le sens de ce que le camp présidentiel souhaitait, au grand dam du tandem chiite, Amal-Hezbollah, qui préférait la tenue du scrutin en mars.  " Nous respectons et nous nous tiendrons à la décision du ministre de l’Intérieur qui a choisi la date du 15 mai, une date qui respecte les délais légaux et constitutionnels " , assure Kassem Hachem, député de Marjeyoun et membre du bloc parlementaire berryste.  " Le Parlement n’a émis qu’une recommandation au gouvernement, mais c’est à lui de choisir une date " , a-t-il ajouté. Or le député a confié à Ici Beyrouth ses craintes concernant cette date, cinq jours avant la fin du mandat de l’actuelle Chambre.  " On dirait que l’on s’aventure et on prend des risques en choisissant une date aussi proche de la fin des délais. Si jamais les élections ne se tiennent pas le 15 mai, on ira de facto à un vide législatif ou une prorogation inévitable du mandat de la Chambre " , a-t-il conclu.