Le Liban sera vendredi à l’ordre du jour d’une nouvelle réunion à Paris. Il s’agit cette fois, d’une réunion franco-saoudienne, qui fait suite à celle qui s’était tenue le 6 février dernier dans la capitale française, en présence des représentants de la France, des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et du Qatar.

L’importance de la réunion de vendredi réside dans le fait qu’elle intervient une semaine, jour pour jour, après l’annonce d’un rétablissement des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran. La France qui, pour débloquer la présidentielle, semble pousser toujours pour l’élection du chef des Marada Sleiman Frangié, candidat de l’axe pro-iranien, à la tête de l’État, et de la nomination d’un Premier ministre proche de l’opposition, en l’occurrence l’ambassadeur Nawwaf Salam, chercherait-elle à convaincre l’Arabie de l’opportunité de cette formule? La question peut se poser.

La formule en question reste toutefois à l’avantage du camp pro-iranien. En effet, rien ne garantit le maintien d’une personnalité de l’opposition à la tête du gouvernement durant les six années qui constituent le mandat du président de la République. Le Liban en a déjà fait l’expérience, lorsque les ministres du Hezbollah et de l’opposition avaient démissionné en janvier 2011, provoquant la chute du gouvernement du leader sunnite Saad Hariri, qui se trouvait en voyage officiel à Washington.

Quoi qu’il en soit, il est prématuré d’évoquer la teneur de la réunion qui se tiendra à l’Élysée, entre les deux émissaires français et saoudien pour le Liban, Patrick Durel et Nizar Alaoula, en présence de l’ambassadeur d’Arabie à Beyrouth, Walid Boukhari. Ce dernier a déjà fait savoir, à la faveur d’une tournée auprès des responsables libanais en début de semaine, que son pays reste hostile à l’accession à la tête de l’État d’un candidat proche du camp du Hezbollah.