Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a mis en garde contre un effondrement du secteur public et défendu la tenue d’un Conseil des ministres consacré à l’examen des projets de décrets en vertu desquels une série d’avantages financiers seront accordés aux fonctionnaires du secteur public dont les salaires ont été érodés par la dépréciation de la livre et l’hyperinflation. Les principaux sont les indemnités de productivité et les allocations de transport pour les jours de travail.

Pour M. Khalil, cette réunion "est d’une importance capitale pour relancer le travail dans les administrations et les établissements publics de manière durable". "La paralysie des services publics fait perdre au Trésor des ressources importantes à un moment où il a désespérément besoin de sécuriser des revenus et de financer un minimum de services publics", a-t-il souligné.

Youssef Khalil a ainsi estimé que "chaque jour perdu sans relancer le travail dans le secteur public accentue la détérioration" dans le pays. Et d’avertir: "Si le secteur public s’effondre, cela se traduira nécessairement par un ralentissement des formalités du secteur privé auprès de l’administration. Cela ouvrira aussi la voie à l’émergence de secteurs aléatoires, et donc à un chaos incontrôlable. Les secteurs économiques connaîtront de ce fait des pertes encore plus importantes".

Selon lui, Le Liban est aujourd’hui "à un tournant dangereux". "Soit nous préservons l’État et les institutions capables de gérer les affaires de cet État, soit la détérioration s’aggravera et nous plongerons dans l’inconnu", a-t-il mis en garde.

Une hausse des salaires dans le secteur public est certes indispensable mais ne fera, dans les conditions actuelles, qu’aggraver l’inflation et les problèmes financiers d’un État qui manque de liquidités. Un réajustement des salaires des fonctionnaires devrait faire partie d’un plan de réformes structurelles qui inclurait un lifting d’une administration pléthorique.