La sous-secrétaire d’État américaine aux affaires du Moyen-Orient, Barbara Leaf, a déploré le fait que les responsables libanais n’ont toujours pas " le sentiment d’urgence qui devrait les pousser à se dépêcher de débloquer la présidentielle ", pendant que Paris faisait part de son inquiétude à ce même propos.

Mme Leaf qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence à Washington, a souligné " la nécessité pour le pays d’élire sans tarder un président, de former un gouvernement, et de mettre en œuvre des réformes économiques pour remettre le Liban sur la voie d’un redressement ".

Elle a estimé que le rapprochement saoudo-iranien pourrait se répercuter positivement sur le pays et considéré que celui-ci " n’a d’autre solution pour sortir de sa crise que de parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire International ".

Parallèlement, à Paris, la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, faisait part de " l’inquiétude de la France face à la gravité de la situation, au plan économique, bien sûr, mais aussi de l’impasse politique qui se prolonge au Liban ".

Elle a réaffirmé " la nécessité pour le pays d’élire un nouveau président qui rassemble " et plaidé pour " l’entrée en fonction d’un gouvernement de plein exercice ", ainsi que pour " la mise en œuvre des réformes qui sont plus que jamais indispensables à une sortie de crise ".

Mme Legendre a par ailleurs affirmé en réponse à une question sur une éventuelle réunion des cinq (France, États-Unis, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) à Paris, ne " pas avoir connaissance d’une nouvelle date prévue pour une nouvelle rencontre dans ce format ".

Ces propos interviennent alors que la France mène toujours des concertations au sujet du Liban. Le chef druze Walid Joumblatt avait eu cette semaine à Paris une série d’échanges avec des responsables français sur les moyens possibles pour un déblocage de la présidentielle. Selon la chaîne LBCI, il sera suivi vendredi du candidat du tandem Amal-Hezbollah à la tête de l’État, Sleiman Frangié. Ce dernier est attendu dans la capitale française pour des entretiens qui portent également sur la présidentielle. Paris avait essayé de convaincre ses partenaires au sein du groupe des cinq de l’opportunité d’un soutien de la candidature de M. Frangié, dans la perspective d’un règlement de la crise politique, mais il s’était heurté au refus catégorique de Riyad, qui reste hostile à l’accession d’une personnalité proche de l’axe pro-iranien à la présidence de la République.