Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor américain (OFAC) a imposé mardi des sanctions contre les frères Raymond et Teddy Zina Rahme, "qui ont exploité leur richesse, leur pouvoir et l’influence dont ils jouissent pour se livrer à des pratiques de corruption, contribuant à l’affaiblissement de l’État de droit au Liban". Ce qui "a sapé ainsi les processus démocratiques du pays au détriment du peuple libanais", lit-on dans un communiqué de l’OFAC.

"Alors que les Libanais font face à une détresse économique importante, à une grave crise énergétique et à un dysfonctionnement politique sans précédent, les frères Rahmé ont profité de leur empire commercial et de leurs relations politiques pour s’enrichir aux dépens de leurs concitoyens", a dénoncé l’OFAC.

Les frères Rahmé étaient impliqués dans l’importation du fuel oil frelaté qui avait été importé pour les centrales électriques et il s’est avéré qu’il n’était pas conforme aux normes requises. Ils étaient à une certaine période proches du chef des Marada, Sleiman Frangié, candidat officiel du tandem Amal-Hezbollah à la présidence.

D’après l’OFAC, les frères Rahmé "ont eu recours à des sociétés placées sous leur contrôle, au Liban et à l’étranger, pour remporter de nombreux contrats gouvernementaux grâce à un processus d’appel d’offres public très opaque". "En 2017, ils ont obtenu un sous-contrat pour importer du carburant pour Électricité du Liban et pour importer du carburant au nom du ministère de l’Énergie dans le cadre d’un processus d’appel d’offres largement considéré comme corrompu", a souligné l’OFAC dans le communiqué, soulignant que le carburant frelaté a causé d’importants dommages aux centrales électriques du pays. D’après le document, ils ont mélangé le carburant frelaté à d’autres substances dans leur entreprise ZR Energy DMCC, basée aux Émirats arabes unis.

À la suite de ces actions, "tous les biens de ces personnes, aux États-Unis ou sous le contrôle de personnes américaines, doivent être bloqués et signalés à l’OFAC". "Les personnes qui s’engagent dans certaines transactions avec les personnes désignées aujourd’hui peuvent elles-mêmes s’exposer à des sanctions ou faire l’objet d’une action en justice", note-t-on dans le communiqué.

Pour l’OFAC, cette action "souligne l’engagement des États-Unis à faire la lumière sur les actes de corruption, qui continuent d’affecter injustement le peuple libanais", a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier. "Plus que jamais, le gouvernement libanais doit mettre en œuvre les réformes économiques et politiques nécessaires", a-t-il insisté.

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