Le patriarche maronite Béchara Raï s’est demandé samedi " jusqu’à quand le Liban restera-t-il un territoire ouvert à tout porteur d’armes, et jusqu’à quand le Liban et son peuple devront-ils subir les conséquences de politiques étrangères qui l’étouffent un peu plus jour après jour? "

Mgr Raï réagissait au tir de roquettes vers Israël à partir du Liban jeudi, qui a entrainé une riposte israélienne, et provoqué un regain de tension à la frontière entre les deux pays, le plus sérieux depuis la guerre de 2006.

Dans son message de Pâques, Raï a par ailleurs indiqué que " la communauté internationale protège les 2 300 000 réfugiés syriens présents au Liban aux dépens de ce pays pour des raisons politiques visibles et occultes ", appelant les députés et responsables libanais à œuvrer avec la communauté internationale pour les rapatrier, et leur fournir des aides dans leur pays.

Il s’est en outre demandé si " les responsables ne ressentent aucune honte envers les familles pauvres et marginalisées, alors qu’ils sont préoccupés par des projets inutiles qui nécessitent des millions de dollars ? "

" La corruption est généralisée et les piliers du pouvoir se bousculent pour obtenir des gains personnels et factionnels, et partager le butin, jusqu’à ce que l’effondrement atteigne son paroxysme avec la mainmise sur les économies des citoyens ", a lancé le prélat maronite. Et de s’interroger dans ce cadre: " Quelle confiance voulez-vous que nous accordions à nos responsables? "

Mgr Raï a noté que " la situation tribale qui régit ce leadership nécessite de changer les mentalités et de libérer le citoyen de toute loyauté, à l’exception de la loyauté envers la patrie, auquel cas tous les citoyens deviendront égaux devant la loi ".

Il a une nouvelle fois appelé les députés à élire " un président de la République jouissant d’une confiance interne et externe, faute de quoi le Parlement ne pourra pas pratiquer la législation et la reddition de comptes, l’État restera sans gouvernement de pleins pouvoirs, et les ministères et administrations publiques demeureront dispersés ".