Le Liban a déposé une plainte contre Israël auprès du Conseil de sécurité de l’ONU après les attaques qui ont touché le Liban-sud, en riposte aux missiles lancés contre les colonies au nord de l’État hébreu. De sources diplomatiques occidentales, on affirme que cette initiative ne donnera aucun résultat, étant donné que la communauté internationale est convaincue que les frappes israéliennes ne constituaient qu’une riposte au lancement de missiles par des factions censées être contenues par les autorités libanaises. Cette conviction est partagée par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, mais aussi par la Russie et la Chine. Par conséquent, toute plainte déposée par le Liban contre Israël aura les mêmes effets que la condamnation de ce dernier pour non-respect et non-application de la résolution 1701.

De plus, le Liban, qui comptait sur la Russie pour appuyer sa démarche auprès du Conseil de sécurité, s’est certainement trompé de stratégie en sous-estimant l’ampleur de la coopération israélo-russe en Syrie, qui laisse Tel-Aviv libre de mener ses frappes contre la présence iranienne, selon les mêmes sources. Par conséquent, pourquoi le Liban et son peuple doivent-ils supporter le poids du conflit israélo-iranien en lieu et place de la Syrie et de l’Iran ? Et pourquoi les frappes ne sont-elles pas lancées depuis leurs territoires ?

Les conséquences négatives des derniers événements au Liban-sud iront crescendo, a-t-on appris de mêmes sources. Le Conseil de sécurité exigera que les autorités libanaises mettent en œuvre sérieusement la résolution 1701 et que la force de paix internationale remplisse sa mission. En effet, Washington souhaite voir l’ONU accorder une plus grande marge d’action aux Casques bleus et à l’armée libanaise pour désarmer le Liban-sud de façon sérieuse et pérenne. Par ailleurs, Washington estime que la récente affaire des missiles représente un défi important pour le renouvellement annuel du mandat de la FINUL.

Enfin, dans le même ordre d’idée, les retombées du lancement des missiles se traduiraient par un durcissement des positions de la communauté internationale et des Arabes vis-à-vis du pouvoir qui se mettra en place après l’élection présidentielle et la formation d’un gouvernement. Les pays concernés par la situation au Liban insistent plus que jamais sur la souveraineté des autorités et leur capacité de gérer la sécurité à l’intérieur du pays et aux frontières. D’où la mise en garde contre une réitération des derniers incidents, lesquels pourraient causer davantage de problèmes, dans la mesure où le pays est en déliquescence totale et qu’il pourrait bientôt être considéré comme un État failli et mis au ban du droit international.