Le chef des Marada, Sleiman Frangié, a affirmé mardi qu’il n’a "d’animosité contre aucun pays arabe et plus particulièrement l’Arabie saoudite". "Nous espérons que les Arabes se réconcilieront entre eux et nous souhaitons que cette entente dans la région se répercutera sur le Liban", a-t-il poursuivi à l’issue d’une rencontre à Bkerké avec le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. "Nous avons grandi dans un pays arabisant et nous ne voulons que le bien pour le Royaume saoudien", a assuré M. Frangié.

"Ce qui est rapporté dans les médias au sujet de la présidentielle ne reflète pas la réalité, a-t-il ajouté. Les règlements ont été enclenchés dans la région, les adversaires se réconcilieront et le jeu a changé, ce qui se répercutera sur le Liban, a-t-il poursuivi. J’invite tous les hommes politiques à effectuer une lecture correcte de l’évolution de la situation."

M. Frangié a en outre précisé qu’au cours de sa visite récente à Paris, il a "répondu aux questions soulevées par les Français, qui sont en contact avec l’Arabie saoudite". "Il est évident qu’il faut procéder aux réformes et soutenir l’accord avec le Fonds monétaire international, a-t-il insisté. Nous soutenons tout gouvernement qui a un programme de réformes."

Le chef des Marada, dont la candidature à la première magistrature a été avancée par le tandem Amal-Hezbollah, a en outre assuré: "Je ne cèderais pas ne fusse qu’un pour cent des prérogatives du président de la République, mais je les exercerai avec toute responsabilité loin de toute approche politique arbitraire. Je suis prêt à dialoguer avec tous ceux qui ont des appréhensions."

"Mon but n’est pas le pouvoir, mais d’accéder à la présidence de la République, afin de laisser une empreinte, a encore déclaré M. Frangié. Nous devons prendre le train du règlement dans la région et ne pas nous tenir à l’écart, comme ce fut le cas en 1989-1990, lorsque certaines parties sont restées en marge du règlement et les chrétiens en ont payé le prix." M. Frangié a ainsi fait allusion, sans le nommer, à l’ancien chef de l’État Michel Aoun, alors chef du cabinet transitoire, qui s’était opposé à l’accord de Taëf qui avait mis fin officiellement à la guerre civile.