Le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a démenti dimanche une expulsion forcée du Liban de ressortissants syriens. Dans une interview accordée à l’agence russe Sputnik, il a précisé que "c’est le dossier des Syriens venus au Liban de manière illégale et constituant un danger pour la sécurité du pays qui est mis sur la table".

Soulignant la nécessité de distinguer entre les déplacés inscrits auprès du Haut-commissariat des réfugiés et ceux entrés illégalement dans le pays, M. Hajjar a mis l’accent sur l’importance "d’appliquer la loi à ces derniers, quelle que soit leur nationalité".

Pour le ministre, "le gouvernement syrien doit aider le Liban à cet égard, puisque les vols de câbles électriques et de regards d’égouts, qui sont des propriétés de l’État libanais, ainsi que les portes en fer d’églises, de mosquées et même de caveaux est inacceptable". "Les Libanais et les ressortissants syriens ont intérêt à élever la voix et à dénoncer ces actes puisque ces personnes nuisent à l’image des Syriens et à la relation entre nos deux pays, a-t-il encore insisté. Le Liban a accueilli les déplacés et leur a tout offert sur le plan humanitaire."

Hector Hajjar a en outre expliqué que le retour volontaire des ressortissants syriens a été interrompu en raison de la présidentielle, mais aussi parce que l’ancien directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a été à la retraite, "sachant que c’est la SG qui coordonne l’évacuation des Syriens avec les autorités syriennes concernées". M. Hajjar a noté à cet égard que ce processus de retour volontaire en Syrie devrait être réactivé, le directeur général par intérim de la SG, le général Élias Baïssari, étant désormais en charge du dossier.

Il a fait remarquer que l’approche de la communauté internationale concernant le dossier des déplacés syriens au Liban "a changé, notamment après l’accord saoudo-iranien". "Nous misons à cet égard sur les rencontres qui se font au niveau régional. Selon nos informations, le dossier des déplacés syriens au Liban est l’une des questions qui seront abordées", a avancé M. Hajjar.

Et le ministre de conclure: "Selon la SG, 1,8 million de Syriens se trouvent au Liban, la majorité d’entre eux ne possédant pas de pièces d’identité, alors que seuls 840.000 ressortissants sont inscrits auprès du HCR. Le Liban compte quelque 3.100 camps de déplacés syriens répartis sur l’ensemble du territoire."