Au Liban, nombreux sont les ponts mal, voire pas du tout entretenus. Les joints de dilatation qui s’usent avec le temps – chaleur, froid, pluies extrêmes… – et qui doivent être périodiquement remplacés, ne le sont pas. À cela s’ajoutent les nids-de-poule et l’absence d’éclairage qui menacent encore et toujours la sécurité publique.

Dans le cadre de son vaste projet de sensibilisation à la sécurité routière, l’ONG Yasa for Road Safety a exhorté dans un communiqué alarmant, le 17 avril dernier, le ministère des Travaux publics et des Transports à  réhabiliter urgemment nombre de failles routières, certaines jugées extrêmement dangereuses, à l’instar de joints de dilatation rétractés, dont le vide causé dépasse parfois les 40 cm.

L’ingénieur en urbanisme Youssef Faouzi Azzam a dénoncé entre autres le rafistolage de ces joints à la va-vite, à travers l’application de l’asphalte ou du béton. "Cela endommage considérablement leur fonction, qui est de se dilater en été et de se contracter en hiver", explique-t-il.

M. Azzam souligne par ailleurs que "le problème principal se situe au niveau de la mauvaise coordination au sujet de la conception des ponts entre le ministère des Travaux publics et le Conseil de développement et de la reconstruction." Et de conclure: "Ce dernier confie la construction des ponts aux entrepreneurs. Puis, le projet est transféré au ministère des Travaux publics et des Transports qui déclare que le pont en question a été conçu conformément à un cahier de charges dont il n’est pas l’auteur."

Selon l’Autorité de gestion de la circulation du ministère de l’Intérieur, les accidents routiers ont déjà fait plus de 30 victimes durant le seul mois d’avril. Un bilan qui s’élève à 105 depuis le début de l’année. Une hécatombe. Aux abonnés absents, les responsables se renvoient la balle, alors que les routes restent dans un piteux état.