Il a été depuis le début de la guerre libanaise l’un des piliers du combat mené par le camp souverainiste et la Résistance libanaise contre "l’État dans l’État", imposé au début des années 1970 par les organisations palestiniennes armées. Dans les rangs des Kataëb et des Forces libanaises, et durant toute sa longue carrière politique, il a constamment défendu l’idée d’un Liban pluraliste, libéral, respectueux des libertés publiques et individuelles, ouvert sur le monde. L’ancien ministre Sejaan Azzi nous a quittés jeudi, 11 mai, à l’âge de 71 ans au terme d’une longue lutte contre la maladie. Le patriarche maronite Béchara Raï s’est rendu à son chevet dans la matinée de jeudi, pour être à ses côtés avant son ultime Voyage.

Né le 6 novembre 1952 à Okaïbeh, dans le Kesrouan, Sejaan Assi a adhéré au parti Kataëb dès son plus jeune âge et a assumé plus tard plusieurs postes de responsabilité au sein du parti. En 1975, au début de la guerre libanaise, il a été directeur du service d’Information de la Voix du Liban (VDL), organe médiatique des Kataëb. Dans le même temps, il publiait des articles d’analyse politique au quotidien du parti, al-Aamal (L’Action) et a contribué à plusieurs médias et organes de presse, dont notamment l’hebdomadaire francophone Magazine, Télé Liban (canal francophone), et le quotidien el-Jarida.

En 1978, il a fondé, à l’initiative du leader des Forces libanaises de l’époque Bachir Gemayel, la radio officielle des FL, qui adoptait, à l’ombre de l’occupation syrienne, des prises de position radicales. Il a dirigé la radio FL jusqu’en 1986.

Il a fondé en 1986, à Paris, la Société générale d’Etudes et de Consultation (SOGETCO), spécialisée dans les études politiques et économiques axées sur la région du Moyen-Orient. Dans ce cadre, il a publié quatre ouvrages sur l’histoire ancienne du Liban et a donné de nombreuses conférences au Liban, en Europe et aux États-Unis. Il a été durant les années de guerre, et pendant la crise chronique qui a ébranlé le Liban, conseiller de Bachir Gemayel, puis de l’ex-président Amine Gemayel, et ces derniers temps du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, dont il était très proche.

En 2009, il a présenté sa candidature au nom des Kataëb aux élections législatives sur la liste du 14 Mars, dans la circonscription du Kesrouan, mais il n’a pas été élu, bien qu’ayant enregistré un score élevé.

En février 2014, il a été nommé ministre du Travail, représentant le parti Kataëb, dans le gouvernement de Tammam Salam.

Détenteur d’une licence en Philosophie de l’Université Saint-Esprit de Kaslik et d’un diplôme en Sciences politiques de l’Université Saint-Joseph, Sejaan Azzi était marié à Dania Baroud et avait deux enfants, des jumelles, Aude et Joy.