Lundi, le ministère français des Affaires étrangères a demandé la levée de l’immunité de l’ambassadeur du Liban en France, Rami Adwan, qui fait l’objet d’une enquête pour viol, violences physiques volontaires et violences verbales.

Des sources diplomatiques bien informées auraient révélé au site d’informations " Akhbar al-Yawm " que le communiqué de presse publié par le ministère des Affaires étrangères libanais laissait entendre qu’il refuserait de lever l’immunité diplomatique de Rami Adwan afin qu’il ne comparaisse pas devant les tribunaux français.

Selon les informations relayées par le site, et rapportées par la MTV, cette prise de position ne serait pas anodine. M. Adwan aurait envoyé des avertissements au chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, indiquant que toute tentative du gendre de l’ex-président Michel Aoun de le désavouer, ou de le forcer à abandonner son poste, obligerait l’ambassadeur à révéler des informations compromettantes et incriminantes qu’il possèderait à son sujet.

Les avertissements de Rami Adwan comporteraient un sous-entendu significatif, insinuant qu’il serait au courant d’informations potentiellement préjudiciables concernant M. Bassil, et qu’il n’hésiterait pas à les rendre publiques si le besoin s’en faisait ressentir.

Il est essentiel de noter dans ce contexte que le diplomate, avant d’accéder à son poste d’ambassadeur, était le directeur du bureau du chef aouniste. Leur relation est restée intacte et particulièrement étroite tout au long du mandat de l’ambassadeur.

Ce " chantage " aurait été le catalyseur qui aurait poussé le député de Batroun à demander au ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de protéger M. Adwan en vertu des dispositions de la Convention de Vienne et de refuser de lever son immunité diplomatique.

Par ailleurs, selon les mêmes sources diplomatiques rapportées par " Akhbar al-Yawm ", l’action du ministère des Affaires étrangères libanais dans cette affaire, se limiterait au rapatriement de Rami Adwan.