Le Conseil des ministres, réuni au Grand Sérail sous la présidence de Najib Mikati, a décidé mercredi d’annuler les épreuves officielles du brevet pour l’année en cours, invoquant des "raisons logistiques". Une démarche qui sera revue l’an prochain, à la lumière de la position que prendra, à cet égard, le ministre de l’Éducation.

Le gouvernement d’expédition des affaires courantes a, par ailleurs, approuvé la promotion des officiers de l’armée et des services de sécurité bloquée, depuis des années, ainsi que la titularisation tant attendue des volontaires de la Défense civile. Ces derniers, au nombre de 2.184, se verront désormais octroyer des salaires qu’ils réclament depuis un certain temps, après avoir passé le concours organisé à cet effet.

Au nombre des décisions également prises en Conseil des ministres, une demande du ministère des Affaires étrangères se rapportant au renouvellement, pour une année, du mandat de la Finul, jusqu’en août 2024. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en août pour discuter de la prolongation, pour une année supplémentaire, du mandat de la force internationale qui prend fin le 31 août 2023.

Le cabinet a décidé, dans le même ordre d’idées, de remettre à plus tard, pour complément d’étude, l’examen du dossier relatif à la hausse des tarifs d’Internet et d’autres services téléphoniques. Il a cependant approuvé le déblocage d’une avance du Trésor de 2.000 milliards de livres libanaises pour régler les aides et prestations sociales des employés d’Ogero, fournisseur public de téléphonie fixe et d’Internet au Liban. Le ministère des Télécommunications avait, on le rappelle, émis une demande en ce sens et réclamé aussi l’approbation d’un décret en vertu duquel les tarifs d’internet seraient multipliés par sept. Ce qui permet de couvrir les salaires des employés d’Ogero et les dépenses nécessaires pour la maintenance du réseau.

En ce qui concerne la participation du Liban à "Expo Qatar 2023", il a été convenu de charger le ministère de l’Économie des préparatifs, en collaboration avec les ministères concernés, notamment celui de l’Agriculture, puisqu’ils sont tous deux directement concernés par cet événement majeur, axé sur le verdissement du désert et l’amélioration de l’environnement. De ce fait, le différend qui avait éclaté lors de la dernière séance gouvernementale entre les ministres sortants de l’Économie, Amin Salam et du Tourisme, Walid Nassar, aura été réglé. Ces derniers revendiquaient chacun la responsabilité de la gestion de la participation du Liban à l’expo qui se tiendra à Doha, entre octobre 2023 et mars 2024.

Préserver les institutions

À l’ouverture de la réunion, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a dénoncé une fois de plus le boycottage par plusieurs ministres de cette réunion, notamment ceux proches du CPL. "Il est étrange que certains continuent de faillir à leur devoir d’élire un président de la République et s’en prennent au gouvernement", a critiqué M. Mikati, appelant à élire un président de la République dans les plus brefs délais. "Ce que nous faisons vise à préserver les institutions, à gérer les affaires des citoyens, notamment celles qui sont à caractère urgent", a-t-il dit.

Soulignant que lundi, lors de la session législative, la question du Budget 2023 avait été soulevée, M. Mikati a affirmé que "le ministère des Finances déploie les efforts nécessaires pour que le texte de loi soit prêt avant la fin du mois courant". Il a souligné à cet égard qu’il convoquera le gouvernement à des sessions successives pour l’approuver. "Là aussi, une fois le budget approuvé, certains s’emploieront à mener une campagne contre le gouvernement, sous prétexte qu’il n’a pas les prérogatives pour le faire, a lancé M. Mikati. Ce sont les mêmes personnes qui cherchent à savoir où en est le texte de loi du budget."

Il a, dans ce sens, rappelé les recommandations du Conseil constitutionnel qui "insiste sur l’obligation pour le gouvernement de se réunir pour expédier les affaires courantes". Assertion qui se comprend à la lumière des vives critiques dont il fait l’objet, sur son habilitation à approuver ou non le budget.

M. Mikati a également évoqué la visite de l’envoyé spécial du président français Emmanuel Macron pour le Liban, Jean-Yves le Drian, arrivé mercredi dans l’après-midi à Beyrouth. Il a souhaité qu’elle puisse aider à établir des dénominateurs communs et à préparer le terrain à la mise en œuvre de solutions à la crise de la présidentielle. Il a, dans ce contexte, appelé les dirigeants libanais à coopérer pour permettre la tenue du scrutin.

Mercredi, les ministres Abbas Halabi (Éducation et Enseignement supérieur), Georges Kallas (Jeunesse et Sports), Issam Charafeddine (Déplacés), Youssef Khalil (Finances), Najla Riachi (Développement administratif), Georges Bouchikian (Industrie), Johnny Corm (Télécommunications), Walid Nassar (Tourisme), Bassam Maoulaoui (Intérieur et Municipalités), Mohammed Mortada (Culture), Firas Abiad (Santé), Nasser Yassin (Environnement), Moustapha Bayram (Travail), Abbas Hajj Hassan (Agriculture) et Ali Hamiyé (Transport et travaux publics) ont participé au Conseil des ministres, ce qui a favorisé sa tenue avec la présence de 15 ministres sur un total de 24.

Les ministres proches du CPL continuent de boycotter les réunions du gouvernement, accusant notamment son chef de vouloir s’arroger les prérogatives du chef de l’État.

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