Le Parlement européen devrait voter une nouvelle résolution pour le Liban qui sera basée sur les résultats de la visite de quatre jours effectuée par la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Machrek. Arrivée lundi, la délégation s’était entretenue avec des responsables officiels, des groupes de la société civile et des familles des victimes de l’explosion au port de Beyrouth.

"La résolution, qui inclura les sujets abordés lors de la visite, sera votée lors de la prochaine session plénière du Parlement européen", a déclaré la présidente de la délégation, Isabel Santos, au cours d’une conférence de presse jeudi au terme de la visite.

Mme Santos a indiqué que la résolution porterait sur la crise politique, les conditions socio-économiques, la corruption et la nécessité d’engager des réformes. Un appel sera également lancé à "la justice et à la reddition des comptes" pour les plus de 200 victimes de l’explosion massive survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020. "Il sera difficile que le pays retrouve la paix et la cohésion sociale si cette question n’est pas traitée correctement", a lancé Mme Santos à cet égard.

La délégation, composée de six membres, s’est également rendue dans des camps de réfugiés palestiniens et des campements de Syriens déplacés. Mme Santos a réitéré la position de l’UE au sujet du rapatriement de plus de 2 millions de Syriens déplacés, dont la majorité reste, selon des responsables libanais, pour des raisons économiques plutôt que pour des raisons de sécurité. "Leur retour ne peut se faire que dans le respect des normes internationales et des conditions relatives aux droits de l’homme, à la sécurité et à la stabilité, a déclaré Mme Santos. Ce sont des réfugiés qui ont fui la guerre. Ils ne sont pas soumis à des conditions de retour. Nous ne refusons pas de nous attaquer au problème des réfugiés, mais certaines conditions doivent être remplies."

Dans un communiqué de presse, la délégation a enfin souligné que "pour obtenir une aide financière de l’UE, le Liban doit se doter d’un président de la République et d’un gouvernement de pleins pouvoirs qui adoptera une position claire contre la corruption et œuvrera pour améliorer la transparence et la responsabilisation".