Le député Teymour Joumblatt, âgé de 41 ans, chef du bloc parlementaire du Rassemblement démocratique, a succédé dimanche à son père Walid Joumblatt, âgé de 73 ans, à la tête du Parti socialiste progressiste (PSP), lors du 49e congrès du parti qui s’est tenu dans le village d’Ain Zhalta dans le Chouf, au cours duquel une nouvelle direction a été élue.

Alors que 16 candidats se disputaient les huit sièges du conseil de direction du parti, Teymour Joumblatt, ses deux vice-présidents Zaher Raad, chiite, et Habbouba Aoun, maronite, ainsi que le secrétaire du parti Zafer Nasser, chiite, ont été élus d’office.

Dans son premier discours en tant que président du parti, Teymour Joumblatt s’est engagé à ce que " le PSP reste un parti qui lutte pour la protection du Liban, de ses institutions et d’un véritable dialogue, et non pour un Liban marqué par une vacance présidentielle et un blocage ".

Il a promis de " continuer à travailler dur jusqu’à ce qu’un président de la République soit élu, afin de garantir les réformes économiques et d’assurer les droits et la dignité des citoyens ".

Walid Joumblatt, qui a déclaré vouloir prendre sa retraite après 46 ans à la tête du parti, a souligné dans un discours de " passation des pouvoirs " que " des réformes globales et radicales sont plus qu’urgentes, et le dialogue est le seul moyen de parvenir à un règlement et consacrer la réconciliation ".

Très ému, il s’est adressé à son fils en disant : " La victoire dans la vie est réservée à ceux qui ont un esprit fort. N’aie pas peur et va de l’avant, que Dieu soit avec toi, quels que soient les changements du destin, les développements inattendus et les bouleversements. "

Sang neuf et jeune

Dans des interviews accordées à This is Beirut et Ici Beyrouth, les députés Marwan Hamadé et Waël Abou Faour, ont exprimé leur confiance dans le fait que le nouveau chef du parti sera à la hauteur de la responsabilité qu’il assume et que son arrivée injectera " du sang neuf et jeune ".

M. Hamadé a considéré que le nouveau président du PSP " reprendra le flambeau avec succès avec l’aide des jeunes membres du conseil de direction ".

Pour sa part, M. Abou Faour a déclaré : " Avec Teymour Joumblatt, nous assisterons à une nouvelle ère de modernité et d’engagement de la jeunesse. "

Teymour Joumblatt a fait ses premiers pas en politique en 2018 lorsqu’il s’est présenté aux élections législatives, suivant les traces de son père qui s’est depuis abstenu de briguer un siège au Parlement.

Il reprend le flambeau à un moment où le Liban est secoué depuis trois ans par une crise économique sans précédent, imputée par des observateurs à l’élite gouvernante, dont la dynastie Joumblatt est une composante essentielle.

" Teymour Joumblatt a remporté la présidence du Parti socialiste progressiste, pour lequel il était le seul candidat en lice ", a déclaré le PSP dans un communiqué.

Le PSP a été fondé par Kamal Joumblatt, le grand-père de Teymour, et est devenu synonyme de la communauté druze.
Les votes du PSP pourraient s’avérer cruciaux au Parlement, alors que les députés ont échoué 12 fois à élire un nouveau président.

Nouveau Conseil

Au cours de la longue journée qui s’est déroulée à Ain Zhalta, quelque 1 500 membres du parti ont voté, ce qui a permis d’élire une nouvelle direction, composée principalement de jeunes âgés de 20 à 50 ans.

Les huit nouveaux membres du conseil de direction sont : Nashat Hassaniye, druze, Mohamad Basbous, sunnite, Rima Saliba, chrétienne, Marwa Abou Farraj, chrétienne, Lama Hariz, druze, Lina Hasaniye, druze, Kamel Ghosseini, druze, et Hussein Idriss, chiite.

Plusieurs hommes politiques ont félicité Teymour Joumblatt pour son élection, notamment les députés Raji Saad, Gebran Bassil et Walid Baarini et l’ancien premier ministre Tamam Salam, ainsi que l’ambassadeur saoudien Walid Boukhari.

Bien qu’il ne soit plus le chef du PSP, Walid Joumblatt ne devrait pas se retirer de la vie politique de sitôt. Pour de nombreux membres du PSP, il restera l’épine dorsale du parti et sa vision politique guidera la politique du parti.

" La vie politique sans Walid Joumblatt n’a pas de sens… " selon le député Abou Faour.