Le Conseil présidentiel libyen a appelé lundi à la libération sans conditions de Hannibal Kadhafi, fils de l’ancien président libyen Moammar Kadhafi, qui est détenu au Liban depuis plus de huit ans sans avoir été jugé jusqu’à présent.

" Nous appelons à faire pression sur les autorités libanaises pour qu’elles libèrent Hannibal Kadhafi sans condition, car il n’y a aucune raison légale, politique ou criminelle de le maintenir en prison ", a déclaré le Conseil dans un communiqué.

" Nous tenons les autorités libanaises responsables de la sécurité et de la vie d’Hannibal Kadhafi ", lit-on dans le communiqué.

La santé de M. Kadhafi se détériore depuis qu’il a entamé une grève de la faim en prison, le 2 juin, pour protester contre son emprisonnement sans jugement depuis des années.

Hannibal Kadhafi, âgé de 47 ans " souffre de spasmes dans les muscles, les mains et les jambes, de vertiges et de maux de tête ", selon l’un de ses avocats.

L’avocat, Paul Romanos, a déclaré à la chaîne de télévision Al Jazeera qu’un médecin contrôlait son état de santé tous les jours.

Le cinquième et plus jeune fils de Mouammar Kadhafi est emprisonné au siège des Forces de sécurité intérieure (FSI) à Beyrouth depuis 2015 dans le cadre de l’affaire de la disparition de l’imam Moussa al Sadr, fondateur du mouvement Amal, lors d’un voyage à Tripoli, en Libye, en 1978. Hannibal était âgé de trois ans à l’époque.

Depuis cet incident, le Liban, notamment la communauté chiite, tient Mouammar Kadhafi responsable de sa disparition.

En 2011, après la chute de Tripoli et la mort de son père aux mains des combattants de l’opposition, Hannibal a fui vers l’Algérie voisine avec sa femme et certains de ses frères et sœurs. Ils ont ensuite demandé l’asile en Syrie en tant que réfugiés politiques sous le mandat de Bachar el-Assad.

Selon ses avocats, en 2015, Hannibal a été " attiré " à la frontière syro-libanaise et a été kidnappé et emmené au Liban par un groupe cherchant à obtenir des réponses sur l’affaire Moussa al-Sadr.

Il a été libéré par ses ravisseurs peu après et emmené à Beyrouth sous la garde des autorités libanaises.

En 2016, un juge libanais a accusé Hannibal d’avoir dissimulé des informations sur la disparition d’Al-Sadr, après que la famille de l’imam a porté plainte contre lui pour son rôle présumé dans cette affaire.