Le chef des Kataëb Samy Gemayel s’en est pris violemment dimanche au Hezbollah, appelant au "divorce" et à une "confrontation non violente" avec la formation pro-iranienne.

"L’élection d’un président de la République est la porte d’entrée pour mettre un terme à la mainmise du Hezbollah sur le Liban qui se poursuit depuis 2005", a-t-il insisté au cours d’une interview accordée à la chaîne LBCI, soulignant l’urgence d’empêcher le parti pro-iranien d’"imposer son candidat aux Libanais", en l’occurrence le chef des Marada Sleiman Frangié.

M. Gemayel a noté à cet égard que l’ancien ministre des Finances, Jihad Azour, est un "candidat du centre parce qu’il a réussi à briser les alignements politiques", mais le Hezbollah l’a transformé en un "candidat de confrontation pour imposer Sleiman Frangié".

Rappelant que le Hezbollah a mis les Libanais devant un choix, "la soumission ou la confrontation", Samy Gemayel a affirmé choisir "la confrontation". "Si nous ne faisons pas ce choix, le Hezbollah va nous saigner à blanc", a-t-il insisté.

Pour le chef des Kataëb, la façon adoptée actuellement pour faire face au Hezbollah ne mènera nulle part. "Il faut passer à une autre phase, a-t-il dit. J’ai plusieurs idées sur la manière de le faire que j’ai présentées aux parties de l’opposition".

À la question de savoir si le Courant patriotique libre en fait partie, M. Gemayel a noté que le CPL n’est plus dans les rangs de l’opposition, mais qu’il a fait transmettre un message au chef de la formation aouniste, Gebran Bassil, concernant le nouveau plan pour faire face au Hezbollah, et qu’il attendait sa réponse. Il a émis l’espoir que la formation aouniste revienne à son positionnement naturel, rappelant que le CPL avait été le premier à s’opposer à la présence du Hezbollah et à défendre le monopole des armes aux mains de l’armée.

"Si le Hezbollah poursuit dans sa politique, il faudrait repenser le partenariat avec lui", a lancé M. Gemayel, appelant "tous les Libanais, et pas seulement les chrétiens, à divorcer" de la formation pro-iranienne. Cela sous-entend, selon lui, le recours à "la désobéissance civile, constitutionnelle et financière". "Tout, sauf le recours à la violence", a-t-il insisté.

Interrogé sur le dialogue, M. Gemayel a affirmé qu’il ne s’y est jamais opposé, mais que celui-ci n’a jamais abouti. Pour lui, le Hezbollah appelle au dialogue pour imposer son candidat. Et de se demander si "la Constitution au Liban a changé" et que "le président de la République est désormais élu autour d’une table de dialogue". "Ils essaient de changer les bases selon lesquelles le président de la République est élu, a-t-il encore martelé. Conformément à la Constitution, on ne s’entend pas sur un président, mais on l’élit."