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La série de convocations et d’arrestations d’activistes n’a pas de limites, semble-t-il. Vendredi dernier, l’activiste Ghina Nahfawi a reçu une convocation du bureau de lutte contre la cybercriminalité pour une audience prévue mardi matin. Un rassemblement en soutien à l’activiste, très dynamique sur les réseaux sociaux pour dénoncer les abus contre les animaux, est prévu en même temps que son interrogatoire.

Sa convocation est due à une affaire remontant à plusieurs années.

En 2021, Ghina Nahfawi avait divulgué via Twitter des images d’oiseaux tués par le propriétaire d’un restaurant situé à Bhamdoun (caza de Aley). Ce dernier, G.K., se permettait de tirer sur les oiseaux depuis la fenêtre de son restaurant, atteignant un rayon inférieur à 500 mètres dans une zone habitée, à une période autre que celle où la chasse est autorisée, conformément à la loi 580 qui impose, par ailleurs, de chasser dans une région située à plus de 500 mètres d’une zone habitée.

Mais cette affaire, qui n’a pas eu de suite, ne s’est pas limitée pas à des tirs de fusil; l’individu en question garde en captivité dans son restaurant des animaux non domestiques dont la présence doit être régularisée par des permis délivrés par le ministère de l’Agriculture.

Contactée par Ici Beyrouth, Ghina Nahfawi affirme que G.K. détient des singes vervets, se reproduisant dans les cages, ainsi qu’une espèce de cerfs potentiellement menacés d’extinction. "Il existe une série de conditions afin qu’un particulier puisse disposer de cette espèce de singe, dont un permis de ferme ou de zoo, chose que cet individu n’a pas", souligne Ghina Nahfawi.

Par ailleurs, ces animaux sont maltraités par le propriétaire du restaurant qui, selon un témoin s’étant confié à Mme Nahfawi, "avait donné le bain à un bébé singe en plein hiver, de manière inappropriée, ce qui a conduit à sa mort".

Les singes vervets dans une cage du restaurant à Bhamdoun

Récemment, une photo d’un cerf mort, placé sur le dos sur une planche et dont les pattes sont suspendues en l’air dans un assemblage en bois, a été postée par l’activiste au début du mois de juillet. La mort du cerf serait due à la présence de l’animal dans un environnement qui ne lui convient pas, selon Ghina Nahfawi alors que le propriétaire affirme que le cerf est mort à cause de son âge avancé. La chaîne LBCI avait annoncé que le cerf n’était âgé que de cinq mois et avait trouvé la mort à cause d’un coup de cornes d’un autre cerf, assené en raison de l’espace réduit où sont parqués les animaux.

Les nombreuses plaintes de Ghina Nahfawi, déposées en 2022 et 2023, ainsi que ses tweets n’ont pas eu de réponses. Néanmoins, la plainte du fils du propriétaire, K.K., qui a porté plainte contre l’activiste pour diffamation, a provoqué la convocation de celle-ci.

Ghina Nahfawi se dit prête à comparaître devant le Bureau de lutte contre la cybercriminalité, au rond-point Furn el-Chebback – Chyah, le mardi 25 juillet, à 10 heures, armée de la loi et des nombreuses preuves non révélées qu’elle possède.