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Le jour de l’arrivée au Liban de l’envoyé spécial français Jean-Yves Le Drian pour une seconde manche de pourparlers avec les politiques libanais, les partis rivaux campent toujours sur leurs positions quant à l’élection présidentielle, rendant encore plus difficile la mission du diplomate.

À en croire une source diplomatique française, la remise du dossier présidentiel a généré une "fatigue" claire parmi les rangs d’un comité international découragé et las du vide présidentiel prolongé.

Interrogée par Ici Beyrouth, cette même source soutient qu’"il est impératif de ne pas sous-estimer le phénomène de ‘fatigue’ en ce qui concerne la crise libanaise. À vrai dire, les capitales européennes et les pays de la région s’intéressent de moins en moins au dossier libanais, ce qui, en soi, n’est pas un problème de taille, mais une situation qui peut être résolue avec un peu de bonne volonté."

Le Drian, qui entamera une visite de trois jours au Liban, le mardi 25 juillet, tiendra les responsables libanais au courant des détails de la réunion des Cinq (France, Arabie saoudite, États-Unis, Qatar et Égypte) tenue à Doha le 17 juillet dernier.

Toujours d’après cette même source, "Le Drian ne se contentera pas d’informer les politiques des avancées des discussions, mais leur fera également part des tendances de la communauté internationale et les appellera à reconsidérer leurs positions afin de trouver un terrain d’entente".

"La mission de Le Drian ne sera aucunement facile", à l’intérieur comme à l’international, étant donné le manque d’intérêt de la part de la communauté internationale, selon la source diplomatique.

"Plusieurs fois, la France a tenté de préserver l’intérêt porté par la communauté internationale au Liban, dont le bourbier semble interminable – ce qui frôle le ridicule, à mon avis", a-t-elle ajouté.

Selon cette source, la communauté internationale cherche résolument à éviter toute prise d’action susceptible de faire croire qu’elle influence le choix du candidat présidentiel. "Cette tâche est du ressort des 128 députés qui ne font pas leur travail. Entre-temps, l’État se désintègre et le pays se rapproche de plus en plus du gouffre."

Bien que la mission de M. Le Drian soit rendue de plus en plus complexe, "la France ne cèdera pas, étant donné notre engagement à aider le Liban", précise-t-elle.

Enfin, "le problème réside dans le fait qu’il n’existe aucune volonté d’aboutir à un compromis, ce qui rend les choses nettement plus compliquées. Mais la France n’abandonnera pas le Liban, bien que les tentatives de nous faire changer de cap se multiplient", a-t-elle révélé.

Ayant assisté à la réunion de Doha pour le Liban, M. Le Drian s’est entretenu avec des responsables qataris et saoudiens avant son retour à Paris pour informer le président Macron des avancées des discussions.