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Le gouvernement libanais doit prendre une " décision souveraine " et clarifier, dans ses discussions avec les parties et organisations internationales, que les Syriens qui sont arrivés au Liban depuis le début de la guerre dans leur pays sont des " déplacés " et non des " réfugiés ": tel est le message exprimé par le bloc parlementaire des Forces libanaises, et plusieurs autres députés, dans une pétition adressée au gouvernement d’expédition des affaires courantes, qu’ils ont également appelé à œuvrer pour le rapatriement des déplacés dont la présence n’est pas justifiée légalement.

Dans une conférence de presse mardi au Parlement, les députés Ghassan Hasbani, Georges Okais et Razi el-Hage (FL) ont relevé qu’en vertu du mémorandum d’entente signé en 2003 entre l’État libanais, représenté par la direction de la Sureté générale, et le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, le HCR reconnait clairement que le Liban " n’est pas un pays d’asile ", mais un pays de passage pour les demandeurs d’asile.

La pétition, qui porte les signatures des parlementaires du bloc des Forces libanaises, ainsi que des députés Michel Moawad, Fouad Makhzoumi, Adib Abdelmassih et Ghassan Skaff, évoque la résolution votée le 12 juillet dernier par le Parlement européen, qui a affirmé que " les conditions requises pour un retour volontaire et digne des réfugiés ne sont pas réunies ".

Décision souveraine

Le document souligne que " la classification de la présence syrienne au Liban est une décision souveraine exclusivement libanaise ", rappelant que le préambule de la Constitution rejette toute " implantation " de ressortissants étrangers au Liban.

Selon la pétition, les raisons qui ont poussé les déplacés syriens à se réfugier au Liban ne sont plus de mise. Ses signataires appellent donc le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour rapatrier les déplacés syriens.

Ghassan Hasbani, qui a donné lecture du texte de la pétition, a souligné que la qualification des déplacés syriens au Liban de réfugiés " est en contradiction avec la Constitution, les lois et la souveraineté libanaises, ainsi qu’avec les accords conclus avec les Nations-Unies à cet égard ".

De son côté, Georges Okais a mis l’accent sur l’impact socio-économique de la présence des déplacés syriens sur le Liban, rappelant que la résolution du Parlement européen a été dénoncée par toutes les parties politiques libanaises.

Il a, en outre, précisé que le Liban n’a pas ratifié la Convention internationale sur les réfugiés de 1951, et n’est donc pas tenu de l’appliquer. " Au lieu de se contenter d’exécuter les volontés des parties et organisations internationales, le gouvernement devrait, au contraire, prendre des initiatives et décisions souveraines, que les organisations internationales se doivent d’exécuter ", a souligné M. Okais.

Pour sa part, Razi el-Hage a noté que " la présence des déplacés syriens au Liban est mal organisée, nombre d’entre eux n’ayant pas de cartes de séjour ou de permis de travail ", soulignant que d’autres pays dans lesquels les déplacés syriens se sont réfugiés, comme la Turquie ou la Jordanie, ont commencé à les rapatrier.