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À l’issue de la seconde tournée de Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du président français Emmanuel Macron, auprès des responsables à Beyrouth, le Quai d’Orsay a annoncé jeudi qu’il a invité ses interlocuteurs à " une rencontre au Liban en septembre " visant à définir les qualités que devrait avoir le prochain président libanais. Cette rencontre devrait être suivie par un " scrutin ouvert " au Parlement, ajoute le ministère français des Affaires étrangères, qui précise que M. Le Drian " a noté l’ouverture constructive de tous ses interlocuteurs libanais vis-à-vis de cette " approche concrète ".

Jean-Yves Le Drian, le représentant personnel du président français Emmanuel Macron pour le Liban, a proposé à ses interlocuteurs à Beyrouth " de les inviter, au mois de septembre, à une rencontre au Liban destinée à dégager un consensus sur les enjeux et les chantiers prioritaires que devra mener le futur président de la République, et en conséquence, les qualités nécessaires pour les relever ".

C’est ce qu’a indiqué le Quai d’Orsay jeudi, à l’issue de la visite de M. Le Drian, entamée mardi, précisant qu’e l’émissaire français " a noté l’ouverture constructive de tous ses interlocuteurs libanais vis-à-vis de cette approche concrète ". Dans sa déclaration, la porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a précisé que " cette démarche de facilitation et bons offices initiée par la France bénéficie du plein soutien des partenaires et amis du Liban réunis à Doha le 17 juillet. "

La porte-parole a indiqué : " Comme il l’avait fait lors de son premier déplacement, M. Le Drian a souligné à tous ses interlocuteurs, l’urgence de sortir de l’impasse politique et institutionnelle actuelle entretenue par la prolongation de la vacance présidentielle qui fait courir des risques majeurs pour le Liban, son État et sa stabilité ".

Scrutin ouvert

Elle a souligné que l’objectif de la rencontre à laquelle il a invité ses interlocuteurs " est de créer un climat de confiance et permettre au Parlement de se réunir dans la foulée avec les conditions favorables à la tenue d’un scrutin ouvert pour sortir rapidement de cette crise ".
" L’envoyé personnel a noté l’ouverture constructive de tous ses interlocuteurs libanais vis-à-vis de cette approche concrète, pragmatique, centrée sur l’élection du président de la République et de ce qu’il devra faire pour engager le Liban sur la voie du redressement et de la stabilité, pour lui permettre de retrouver sa place dans son environnement régional et regagner la confiance de la communauté internationale ".

Troisième journée

Au troisième jour de sa visite, M. Le Drian, a rencontré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, ainsi que le responsable des relations extérieures du parti, Ammar Moussaoui.

L’émissaire français a aussi rencontré le secrétaire général du parti Tachnag, le député Hagop Pakradounian, et le député Imad Hout, au nom du bloc de la Modération nationale, qui a précisé préférer " recourir aux modalités constitutionnelles pour l’élection d’un président ".

La tournée du diplomate français a aussi inclus, pour la seconde fois en trois jours, le président du Parlement, Nabih Berry, qui a affirmé, selon des sources proches de Aïn el-Tiné, qu’une " brèche avait été ouverte dans le dossier de la présidentielle ".

M. Le Drian avait eu un entretien mercredi soir avec les députés du changement Mark Daou, Waddah Sadek et Michel Doueihy à l’issue duquel ils ont publié un communiqué précisant qu’il a insisté sur la nécessité de respecter les mécanismes constitutionnels pour l’élection d’un président. " Cette tentative est la seule entreprise par les amis du Liban pour trouver une solution à la crise ", lit-on dans un communiqué. Les trois députés ont réitéré leur appel à la tenue de séances électorales successives jusqu’à l’élection d’un président.

On rappelle qu’à son arrivée mardi, M. Le Drian a rencontré le président Berry. Il a ensuite eu des entretiens avec le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, le chef des Marada et candidat à la présidence, Sleiman Frangié, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, le chef du parti des Kataëb, Samy Gemayel, le chef du Parti socialiste progressiste, Teymour Joumblatt, ainsi que le président du Mouvement de l’indépendance et ancien candidat à la présidence, Michel Moawad.

M. Le Drian, qui avait pris part à la rencontre de Doha, le 17 juillet, avait été chargé par le groupe des cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Qatar et Égypte) d’effectuer un suivi de leur action en vue d’une sortie de crise au niveau de la présidentielle, alors que la vacance à la tête de l’État dure depuis neuf mois.