Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, serait-il en train de changer de cap en ce qui concerne la présidentielle?

C’est ce qui ressort d’une déclaration télévisée du porte-parole de Forces libanaises (FL), Charles Jabbour, mardi, à l’heure où le CPL est engagé dans des négociations avec le Hezbollah autour de la présidentielle.

M. Jabbour a révélé que les déclarations récentes de M. Bassil traduisent un changement de cap concernant la position du CPL sur la présidentielle.

Rappelons que lors de la dernière réunion parlementaire consacrée à l’élection d’un président, le 14 juin dernier, le CPL avait soutenu la candidature de l’ancien ministre Jihad Azour face à celle du chef des Marada, Sleiman Frangié, soutenu par le Hezbollah. Les paris étaient ouverts quant au divorce du CPL avec le Hezb. Or, depuis la séance électorale, M. Bassil a tenu des pourparlers avec des responsables du Hezbollah. Il aurait proposé un marché au tandem Amal-Hezbollah: des nominations chrétiennes pour la décentralisation administrative et un fonds fiduciaire en contrepartie des postes "chrétiens" vacants de la présidence de la République et de gouverneur de la banque centrale. Le jeudi 27 juillet, M. Bassil avait déclaré "le prix de leur candidat (au Hezbollah et à Amal) pour nous ne sera rien de moins qu’une décentralisation élargie, un fonds fiduciaire et un programme de renforcement de l’Etat".

Selon Charles Jabbour, la décentralisation est dans l’intérêt de tous les Libanais et le fonds souverain doit préserver l’argent des déposants. "Nous ne devrions cependant pas habituer les Libanais à renoncer à quoi que ce soit en échange de la décentralisation", a poursuivi M. Jabbour en réponse au revirement de Gebran Bassil.

M. Jabbour a ajouté: "Le tandem Amal-Hezbollah ne comprend pas la gouvernance et nous devons tous nous rencontrer à mi-chemin."