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D’après certaines sources au sein de l’Organisation de libération de la Palestine, les groupes extrémistes au camp d’Aïn el-Héloué, contigu à la ville de Saïda, et dirigés par Haytham Chaabi et Bilal Badr, tentent de prendre le contrôle du camp et d’en faire une base pour mener des attaques terroristes au Liban-Sud et dans d’autres régions.

Et ces mêmes sources de révéler que ces groupes islamistes, en parallèle avec l’assassinat d’Armouchi (l’un des responsables du Fateh), ont lancé une vaste attaque contre des permanences du mouvement Fateh dans le but de les contrôler et ont poursuivi leur action dans ce sens ces derniers jours. Par ailleurs, ces groupes ont rejeté l’accord de cessez-le-feu qui prévoyait la remise des auteurs de l’assassinat d’Armouchi aux autorités libanaises, et ils ont donc poursuivi leurs tirs en direction des permanences du mouvement Fateh.

Des sources de l’OLP soulignent dans ce cadre que la Centrale palestinienne ne compte pas intervenir militairement dans le camp du fait que ces groupes utilisent les civils sous leur contrôle comme boucliers humains. Ainsi, toute opération militaire entraînerait des pertes parmi les civils, sans compter les dégâts considérables qui toucheraient le camp.

Il semblerait également que l’OLP coordonne ses démarches avec les autorités libanaises, en particulier avec l’armée, qui n’a aucun plan pour intervenir dans le camp au stade actuel.

Par ailleurs, l’on craint que les groupes extrémistes à Aïn el-Héloué ne renforcent leur présence et leur force, d’autant qu’il est apparu, selon des sources à l’intérieur du camp, que le Fateh n’est pas en mesure de prendre le dessus militairement afin d’arrêter l’expansion de ces groupes, qui ont gagné en influence depuis l’assassinat des quatre juges au palais de justice de Saïda en 1999.

De plus, certaines personnalités craignent que le camp d’Aïn el-Héloué ne devienne un nouveau Nahr el-Bared si les groupes extrémistes venaient à s’attaquer aux positions de l’armée libanaise entourant le camp dans un avenir proche, ce qui amènerait l’armée à riposter.

Les représentants palestiniens ont mis en garde contre cette éventualité, car elle conduirait au déplacement de dizaines de milliers de Palestiniens vivant à Aïn el-Héloué. De plus, les zones de tension et de conflit pourraient ne pas se limiter au camp mais s’étendre à la ville de Saïda, dont le camp est devenu l’un des quartiers. À noter dans ce contexte que des informations font état de contacts en cours entre les extrémistes du camp et certains de leurs pairs à Saïda.