Le concert du chanteur égyptien Amr Diab a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux samedi soir et dimanche, entre fans enchantés par le spectacle et d’autres qui ont critiqué les conditions dans lesquelles le concert a eu lieu.

Samedi soir, le chanteur égyptien Amr Diab se produisait dans le centre-ville de Beyrouth devant une foule de plusieurs milliers de personnes sur le front de mer de Beyrouth.

Ce concert, très partagé sur les réseaux sociaux, n’a pas fait l’unanimité parmi les Libanais: certains y ont vu, avec vive satisfaction, un retour de la vie festive nocturne à Beyrouth alors que d’autres ont jugé la tenue du concert inadéquate dans la situation de crise actuelle.

Mais en amont du concert, un sujet bien plus épineux a suscité une polémique: certains internautes ont affirmé que Amr Diab a demandé aux journalistes qui allaient couvrir son concert de signer à l’avance un engagement de ne pas critiquer sa performance. Le chanteur aurait par ailleurs annoncé qu’il refuserait d’accorder des interviews à la presse. Ces mesures, démenties dimanche soir, ont été dénoncées par le président du syndicat des journalistes, Joseph Kossaify, qui les a qualifiées de "contraires à la liberté de pensée et d’opinion et à la liberté en général", appelant les journalistes à rejeter ces conditions et à ne pas signer cet engagement.

Démenti de la société productrice

Mais dimanche soir, la société productrice qui a organisé l’événement a publié un communiqué précisant que la mesure réclamée par Amr Diab ne concernait que la couverture des préparatifs du concert dans les coulisses, avant la tenue de l’événement. Le communiqué souligne à cet égard l’attachement du chanteur à la liberté d’expression et d’action des journalistes, rendant hommage à la vocation de Beyrouth sur le plan du respect des libertés. 

Reste à signaler que les critiques sur les réseaux sociaux ont porté, par ailleurs, sur le volet financier. Amr Diab aurait demandé une somme d’environ 750 000 dollars pour la tenue de son concert public et 300 000 dollars pour une soirée privée. Les billets étaient vendus à environ 90 dollars durant la période de réservation ordinaire, mais selon certaines indications rapportées sur les réseaux sociaux, le prix du billet aurait atteint plus de 2000 dollars sur le marché noir, à quelques jours de l’événement !

Relancer la " culture de vie "

Ceux qui ont applaudi à l’organisation du concert l’ont perçu sous l’angle d’une volonté de relancer la " culture de vie " face à la " culture de la mort " et à l’obscurantisme ambiant qui cherche à imposer son diktat dans le pays. Geste symbolique sur ce plan: les chemises blanches portées par la plupart des personnes présentes au spectacle, dans un geste de refus des " chemises noires " arborées plus d’une fois par les miliciens du Hezbollah pour se livrer à des manœuvres d’intimidation dirigées contre certaines parties politiques.

Reste que les habitants de Beyrouth ont découvert dimanche matin les déchets en grand nombre laissés sur le lieu du spectacle par certains spectateurs sans scrupules.  

 

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