Le métropolite de Beyrouth, Élias Audi, s’en est pris dimanche à la classe politique qui s’est enrichie au détriment de l’État et du peuple. L’invitant à se retirer et à laisser la place à "ceux qui peuvent accomplir un meilleur travail", Mgr Audi a souligné que "le Liban regorge de ressources humaines, qui ne trouvent pas d’opportunités pour servir leur pays". "Notre pays a-t-il besoin de l’étranger pour être sauvé?, s’est-il demandé. N’existe-t-il pas un seul Libanais qui puisse prendre les rênes? Le pays pourra-t-il encore endurer la situation actuelle? Ou bien nous sommes-nous faits à l’idée de rester sans un chef de l’État? Autant de questions que j’adresse aux décideurs dans l’espoir qu’ils se rendent compte que l’élection d’un chef de l’État est le premier pas nécessaire vers le sauvetage du pays."

Mgr Audi a en outre critiqué le dialogue perçu sous sa forme actuelle par les dirigeants libanais, tout en l’estimant nécessaire. "Mais, s’est-il demandé, ce dialogue respecte-t-il les dispositions de la Constitution? La Constitution prévoit-elle un dialogue qui précède l’élection d’un chef de l’État? N’incombe-t-il pas plutôt au Parlement de tenir des séances électorales successives jusqu’à l’élection d’un président, comme nous ne cessons de répéter depuis le début de la vacance présidentielle?"

"Nous sommes dans un pays démocratique, mais nous n’avons pas une bonne pratique démocratique, s’est désolé Mgr Audi. Les responsables ne sont pas encore rendu compte que la véritable réforme commence par le respect et l’application de la Constitution."

Le métropolite de Beyrouth a toutefois espéré que la prospection gazière dans les eaux territoriales qui a commencé le 24 août "constitue une lueur d’espoir" pour le peuple libanais et que le gaz extrait "soit dirigé par des gens honnêtes" et non par ceux "qui ont abusé du pouvoir et épuisé les énergies du pays à des fins personnelles".