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La mort tragique, samedi, de Naya Hanna, plus de trois semaines après avoir été atteinte à la tête par une balle perdue, a suscité dimanche une vague d’indignations et des appels à imposer des sanctions plus sévères aux auteurs de ces actes.

Aussi, le député Adib Abdel-Massih a annoncé dimanche sur son compte X qu’il soumettra mercredi une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence, baptisée "la loi Naya Hanna", visant à "renforcer les sanctions à l’encontre de toute personne qui tire en l’air, quelle que soit l’occasion". Cette loi devrait également "tenir pour responsables le propriétaire de l’endroit d’où le tir a lieu et les organisateurs des événements durant lesquels des coups de feu sont tirés, s’ils ne remettent pas le coupable à la justice", a écrit M. Abdel-Massih. "Vous êtes des criminels, des meurtriers et des terroristes, et rien ne vous arrêtera si ce n’est la réciprocité", a-t-il martelé.

De son côté, le député Hagop Terzian a affirmé qu’il œuvrera à partir de lundi à "réviser tous les textes de loi relatifs aux tirs en l’air et de considérer chaque cas comme un homicide volontaire prémédité".

Le président de la commission parlementaire des Droits de l’homme, Michel Moussa, s’est pour sa part interrogé sur cette violence insensée. "Quelle est la faute de l’innocente petite Naya Hana pour mourir d’une balle perdue?" a-t-il écrit sur son compte X, appelant à mettre fin à "ces pratiques meurtrières". M. Moussa a estimé que pour mettre une fin à ces pratiques, il faut identifier le coupable et lui infliger les sanctions les plus sévères.

Quant à Ghayath Yazbeck, membre du bloc parlementaire la République forte (Forces libanaises), il a dénoncé une "culture de la mort, dont les commanditaires et les adeptes sont connus".

Pour Jihad Pakradouni, également membre du bloc parlementaire la République forte, "l’affaire n’est pas celle d’une enfant innocente qui a été tuée par une balle perdue, mais celle d’un État absent de la scène et qui n’a aucune autorité".

Même son de cloche chez le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, qui a dénoncé sur son compte X la mort de Naya Hanna.

"Comment peut-on confier un peuple à un État incapable de mettre fin aux tirs de joie et d’arrêter le tueur de Naya Hanna?" s’est pour sa part demandé le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad. "Le coupable a réussi l’examen, l’État a échoué et Naya Hanna a perdu sa vie, a-t-il écrit sur son compte X. À quand cette trilogie destructrice?"

Pour Waddah Sadek, député du Changement, "ceux qui tirent en l’air en des occasion joyeuses ou tristes sont des criminels". "Ils ne se soucient de rien puisqu’ils vivent dans un non-État et sont soutenus par leurs partis qui les font sortir de prison au cas où ils sont arrêtés, ce qui est d’ailleurs rare", a-t-il commenté sur son compte X. Et M. Sadek de poursuivre: "Ils tirent en l’air, tout en sachant que les balles de tuent. Il faut qu’ils soient traités comme des criminels."

"C’est un défi parmi tant d’autres qui nous poussent, au quotidien, à combattre pour la restauration de l’État, l’application des lois et l’élimination de la loi de la jungle à l’ombre de laquelle nous vivons", a-t-il conclu.