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D’après les informations en provenance de New York, les États-Unis n’en démordent pas et exigent que la résolution concernant la prolongation du mandat des forces des Nations unies au Sud-Liban (la Finul) comporte une clause qui leur garantit la liberté de mouvement ainsi que l’accès aux propriétés privées sans nécessité de coordination préalable avec l’armée libanaise. En effet, cette clause, incluse déjà dans la résolution votée l’année dernière, sera maintenue, croient savoir les sources susmentionnées.

En outre, les États-Unis ont également l’intention d’ajouter une clause supplémentaire concernant l’organisation "Green Without Borders", sanctionnée par l’administration américaine qui la considère comme une façade pour les activités militaires et sécuritaires du Hezbollah. Les Américains pourraient même aller jusqu’à demander aux autorités libanaises de démanteler les installations de cette organisation situées à proximité directe de la Ligne bleue. Dans ce contexte, la campagne américano-britannique s’est intensifiée, notamment après la mort du casque bleu irlandais tué dans le village de Aaqabiyé, dans le sud du Liban, le 15 décembre 2022.

L’intégration d’une telle disposition concernant "Green Without Borders" et le Hezbollah dans le projet de résolution pourrait susciter une réaction défavorable de la part de la Russie et de la Chine, pouvant conduire à l’exercice de leur droit de veto pour bloquer ladite résolution. Dans ce cas de figure, une montée de la tension et une remise en question de la prolongation de la mission de la Finul sont à craindre.

La formulation précise adoptée dans la résolution aura un impact important sur l’accroissement des tensions avec Israël ou leur apaisement. Les risques d’aggravation des hostilités entre Israël et le Hezbollah sont bien réels, et pour cause: l’escalade potentielle pourrait être considérée comme une manœuvre de Benjamin Netanyahu visant à surmonter l’impasse liée aux réformes judiciaires en Israël. De son côté, le Hezbollah pourrait également envisager une action militaire pour consolider sa position interne au Liban, eu égard aux difficultés à élire un président de la République.

Enfin, l’éventualité d’une escalade entre Israël et le Hezbollah, et la perspective d’une extension du conflit à d’autres États de la région, particulièrement la Syrie, suscitent des préoccupations. Toutefois, l’Iran ne semble pas particulièrement enclin à une telle confrontation, d’autant que l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz au Liban et en Israël pourrait dissuader toutes les parties impliquées de s’engager dans une telle escalade militaire.