L’appel du chef du législatif, Nabih Berry, à un dialogue de sept jours avant la tenue de séances parlementaires successives pour l’élection du président de la République a suscité des réactions mitigées et contradictoires dans les milieux locaux.

L’appel du président de la Chambre et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, à "un dialogue de sept jours en septembre, suivi de séances parlementaires successives jusqu’à l’élection d’un président de la République", a suscité des réactions mitigées et contradictoires dans les milieux locaux.

La "Rencontre républicaine", présidée par l’ancien chef de l’État Michel Sleiman a affirmé, lors d’une réunion présidée par M. Sleiman, que "le dialogue devrait être guidé par le futur président, qui doit être élu dans les plus brefs délais". Dans un communiqué, la Rencontre souligne que "le dialogue doit être repris au point où le précédent s’est terminé", à savoir "l’engagement des parties à appliquer la déclaration de Baabda".

Cette déclaration, datant du 11 juin 2012, est le fruit d’un dialogue établi entre les différents pôles au sein du Comité du dialogue national libanais formé par le président Michel Sleiman. La Rencontre a appelé à l’application urgente de certaines décisions convenues à l’époque, en l’occurrence: la clause 12 relative à la politique de neutralité du Liban; la clause 13 qui traite du contrôle des frontières libano-syriennes par l’armée libanaise; ainsi que la clause 17 concernant la stratégie de défense.

De son côté, la députée Setrida Geagea a assuré que "l’insistance du président Berry à conclure un accord préalable à l’élection présidentielle est une violation constitutionnelle majeure", vu que "la Constitution stipule l’élection et non le consensus". Mme Geagea a souligné que cette initiative s’inscrit dans le cadre "d’une nouvelle tentative permettant à un groupe de Libanais d’imposer sa volonté aux autres parties, tantôt par la force, tantôt par l’abus de pouvoir".

En réponse aux propos de M. Berry qui appelle à "se conformer à la Constitution", Setrida Geagea a lancé: "Je souhaite que le président Berry lise l’article constitutionnel stipulant l’accord sur le nom du futur président avant la séance parlementaire". Enfin, elle a appelé le président de la Chambre à "appliquer la Constitution telle quelle, en convoquant des séances parlementaires successives en vue de l’élection d’un nouveau président". La députée a affirmé que cette alternative est "la seule solution", assurant que "le camp souverainiste ne baissera pas les bras face aux pressions qui le pousseraient à s’en remettre à la volonté du groupe politique obstructionniste".

Pour sa part, le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a dénoncé l’initiative de M. Berry, la qualifiant de "manipulation politique". Selon lui, "poser la participation au dialogue comme condition à la convocation de séances parlementaires successives" est une preuve que le président de la Chambre "viole volontairement la Constitution". Et M. Gemayel de lancer à M. Berry: "Le Parlement n’est pas votre propriété. Il est la propriété du peuple libanais."

En revanche, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil a salué l’appel de M. Berry, le qualifiant de "positif et constructif" et émettant l’espoir qu’un nouveau président de la République soit élu en septembre.

Même son de cloche chez le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, qui a estimé que l’invitation de M. Berry est "positive" et que si les différentes parties libanaises y répondent favorablement, "un président pourrait être élu d’ici à la fin du mois". M. Bou Saab a, par ailleurs, invité les parties qui refusent le dialogue à proposer "une alternative".

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