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Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a affirmé dimanche qu’il fera "tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher le quorum d’être atteint en cas d’élection de Sleiman Frangié". Et d’ajouter: "Le danger de l’élection de Sleiman Frangié est réel, et, avec des ententes, ils pourront assurer 65 voix, et le coup d’État aura lieu."

Au cours d’une longue interview sur la chaîne locale Al-Jadeed, Samy Gemayel a déclaré considérer que "depuis le 14 juin, les élections présidentielles sont terminées, et nous sommes actuellement dans une phase où l’on veut nous imposer un président". Et de poursuivre: "Nous sommes entrés dans une période de présidence de facto, qui est la continuation du coup d’État du Hezbollah. Celui-ci a débuté en 2005 à travers plusieurs étapes, notamment le siège du Serail en 2007, l’invasion de Beyrouth le 7 mai 2008, la chute du gouvernement de Saad Hariri en 2011, l’imposition de Aoun en tant que président et le blocage de la formation des gouvernements. C’est un processus complet par lequel le parti vise à prendre le contrôle du pays."

Concernant les appels au dialogue lancés par le camp du 8 Mars, notamment par le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du parti Kataëb a réitéré son refus du dialogue "par lequel le Hezbollah nous impose ses choix". Et d’ajouter: "Si le Hezbollah voulait vraiment dialoguer et trouver un compromis, il aurait fait un pas vers nous, comme nous l’avons fait en proposant la candidature de Jihad Azour à la place de celle de Michel Moawad. Nabih Berry ne permettra l’élection d’un président que pour élire un allié du Hezbollah. Pourquoi irai-je donc dialoguer comme un agneau allant à l’abattoir".

Samy Gemayel a par ailleurs appelé à "la formation d’une large coalition d’opposition pour faire face à la situation du Hezbollah". Il a souligné qu’il existe "un noyau d’opposition permanent composé de 31 députés, susceptible de s’élargir".

Sur les négociations entre le Courant patriotique libre (CPL) et le Hezbollah au sujet de la présidentielle, le député du Metn a exprimé le souhait que le CPL "retrouve sa place naturelle aux côtés des souverainistes", en espérant " qu’il rejettera le coup d’État du Hezbollah".

Interférences étrangères

Concernant l’initiative française, le chef du parti Kataëb a dit considérer que "les Français ont essayé de résoudre la crise". Et de poursuivre: "Je n’ai pas d’avis négatif. Ils sont pragmatiques et ils ont vu ce qui s’est passé en 2016, comment tout le monde s’est soumis à la volonté du Hezbollah. Ils ont donc essayé de gagner du temps cette fois-ci.

Il a par ailleurs critiqué le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, et ses propos concernant les ingérences dans les affaires nationales d’autres pays. Et d’ajouter: "Il y a certainement des changements régionaux avec le rapprochement saoudo-iranien et le retour de la Syrie dans la Ligue arabe. Il y a une grande dynamique en cours, mais la décision finale reste entre les mains des 128 députés."