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La Rencontre de Saydet el-Jabal a effectué lundi une visite au mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane.

La Rencontre de Saydet el-Jabal a appelé lundi "le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à venir au Liban et à s’entretenir avec le commandant de l’armée, afin de mettre en place un processus qui mettrait fin aux affrontements meurtriers dans le camp palestinien de Aïn el-Heloué et permettrait de livrer les assassins" d’Abou Achraf Armouchi, responsable du Fateh, et de ses quatre gardes du corps.

Dans un communiqué diffusé au terme de sa réunion hebdomadaire, Saydet el-Jabal a considéré que "l’arrêt des affrontements relevait de la responsabilité des Palestiniens". Ce groupe d’opposition a jugé "nécessaire de barrer la voie à ceux qui veulent s’approprier la carte palestinienne au Liban, sachant que ceux-là sont directement liés au Hezbollah et à l’Iran ainsi qu’au projet d’unification des rangs, au service du projet iranien dans la région".

La Rencontre a également dénoncé la nouvelle vague de migrants syriens. "Le Liban, déjà accablé par des crises multiples, ne peut plus accueillir ces nouveaux déplacés économiques et n’est plus capable de gérer ce dossier", selon le communiqué.

Saydet el-Jabal a donc appelé les autorités libanaises à "contrôler la frontière libano-syrienne dans les deux sens" ainsi qu’à "collaborer avec les instances internationales pour permettre le rapatriement des réfugiés syriens".

Par ailleurs, une délégation de Saydet-el Jabal a rendu visite au mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane. À l’issue de l’entretien, le président de la Rencontre, l’ancien député Fares Souhaid, a salué le message du cheikh qui a insisté sur "l’unité interne" comme "seule garante de la souveraineté du Liban".

Interrogé au sujet de l’appel au dialogue lancé par le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Souhaid a affirmé: "Il est impératif d’élire au plus vite un président de la République, conformément à la Constitution qui ne dispose pas d’un dialogue" autour de ce thème. Sur ce point, il a rappelé les deux conditions pour un dialogue efficace que Saydet el-Jabal avait déjà posées dans une précédente déclaration. La première serait "la participation de représentants de la Ligue arabe et du Groupe des cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Qatar et Égypte), en charge du dossier de la présidentielle, à une seule séance de dialogue". La deuxième renvoie à "la tenue d’une seule séance parlementaire électorale à plusieurs tours, et non plusieurs séances successives".

En réponse à des critiques adressées à Saydet el-Jabal, accusée de promouvoir une ingérence extérieure au niveau du dialogue national, M. Souhaid a lancé: "Il est naturel que nous fassions appel à la Ligue arabe, alors qu’un camp déclare ouvertement son allégeance à un pays étranger et veut imposer sa volonté aux Libanais", en allusion à l’allégeance hezbollahie à l’Iran.

Concernant l’initiative française pour le déblocage de la présidentielle, il a estimé que "les Libanais devraient tirer profit de toute initiative" visant à favoriser l’élection d’un nouveau chef de l’État, étant donné la précarité de la situation, notamment "en l’absence de plusieurs alliés arabes et internationaux".