Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du président français Emmanuel Macron pour le Liban, a entamé le deuxième jour de sa troisième mission à Beyrouth par un entretien à Clemenceau avec l’ancien chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, et le député Teymour Joumblatt, en présence du député Wael Bou Faour.

À l’issue de la rencontre, Walid Joumblatt a exprimé " son appui " à l’initiative française, " qui est toujours de mise ", ainsi qu’à l’initiative du président du Parlement Nabih Berry de tenir un dialogue de sept jours suivi par un scrutin électoral ouvert.

Il a également appelé " les blocs parlementaires, et le chef du PSP Teymour Joumblatt, à répondre favorablement à l’invitation au dialogue ". Il a ajouté, en réponse à une question : " Les Forces libanaises ont un point de vue différent du nôtre, et nous préférons celui de Nabih Berry et de M. Le Drian qui est basé sur le dialogue ".

On rappelle que les Forces libanaises ainsi que tous les autres partis et blocs de l’opposition refusent la tenue d’un dialogue multilatéral, qu’ils considèrent comme allant à l’encontre de la Constitution. Les blocs de l’opposition ont cependant accepté de tenir des réunions bilatérales avec M. Le Drian.

Walid Joumblatt a en outre indiqué que la réunion n’a pas porté sur les noms des candidats, ajoutant ne pas avoir été informé d’un dialogue qui se tiendrait le 21 septembre.

L’émissaire français avait commencé mardi sa troisième mission au Liban, visant à débloquer le dossier de l’élection présidentielle.

Raad

Le Drian a également rencontré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad à Haret Hreik. Ce dernier a indiqué " l’importance du dialogue et de la communication entre les Libanais, car c’est le seul moyen de sortir de la situation actuelle concernant la question présidentielle ".

Députés du Changement

A la Résidence des Pins, l’envoyé spécial a par ailleurs reçu plusieurs députés du Changement. À l’issue de l’entretien, le député Yassine Yassine a déclaré : M. Le Drian "a essayé de nous convaincre de participer au dialogue auquel le président du Parlement a appelé. Je lui ai dit qu’un tel dialogue était anticonstitutionnel, ce à quoi il a répondu que le dialogue était la seule solution, sinon le Liban ferait face à une menace existentielle ".

Par ailleurs, nos confrères de la MTV, ont rapporté mercredi soir que M. Le Drian les aurait informés que " le prochain président ne serait pas l’un des candidats proposés précédemment par les partis, c’est-à-dire ni le chef du parti Marada, Sleiman Frangié, ni l’ancien ministre Jihad Azour ". Il leur a donné " la garantie que la prochaine séance électorale sera unique et ouverte, et qu’un défaut de quorum ne sera pas provoqué lors la seconde session" comme cela avait été le cas au cours des 12 séances précédentes.

L’émissaire français aurait également indiqué qu’il " œuvrera pour convaincre les représentants sunnites de la nécessité d’assister au dialogue initié par le chef du Parlement, Nabih Berry.