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Parallèlement aux réunions sécuritaires tripartites (Finul-Liban-Israël) qui se sont tenues à Naqoura, le duopole chiite (Amal-Hezbollah) – notamment les responsables chargés du dossier frontalier avec Israël au sein du Hezbollah – œuvre à l’élaboration d’un projet d’accord-cadre pour la délimitation des frontières terrestres avec Israël. L’objectif est de prendre les points frontaliers litigieux de la "Ligne bleue" entre le Liban et Israël comme base lors des discussions avec le conseiller principal du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, lors de sa visite prévue au Liban au début du mois prochain.

Selon un expert militaire, les frontières méridionales du Liban sont définies et reconnues au niveau international. Cependant, après l’occupation du Liban par Israël, ce dernier a annexé des zones frontalières lors du tracé de la "Ligne bleue" en 2000 par les Nations unies, initialement établie comme une ligne de retrait des forces israéliennes du Liban après 18 ans d’occupation. D’après certaines informations, Israël souhaite désormais la considérer comme la frontière.

M. Hochstein avait précédemment informé son "ami" Nabih Berry, comme il aime à l’appeler, que "la décision de l’administration américaine de résoudre le différend frontalier terrestre avec Israël a été prise". Ainsi, pour confirmer cela, le commandant de la Finul a révélé devant une délégation du syndicat des journalistes qui lui a récemment rendu visite que "la Finul a réglé le différend portant sur 7 des 13 points litigieux".

M. Berry attend le retour de M. Hochstein au Liban pour poursuivre avec lui le dossier et l’informer de l’ébauche préparée par le duopole chiite en réponse à celle qui lui avait été remise.

Selon les informations, M. Berry aurait assuré à M. Hochstein que l’accord serait conclu rapidement, à l’instar de ce qui s’est passé dans le cas des frontières maritimes, tant que les États-Unis restent coopératifs et exercent une pression sur Israël pour qu’il se conforme à la position libanaise concernant le point B1 à Ras Naqoura qui revêt une importance cruciale à la fois dans la délimitation des frontières maritimes et terrestres, ainsi que dans le règlement du litige frontalier maritime à Ras Naqoura.

La position de M. Berry fait suite aux propos de M. Hochstein qui lui a fait part de l’intention de son pays de résoudre le différend frontalier terrestre avant la fin de l’année et du projet d’accord préliminaire, rédigé par des experts du département d’État américain, en vue de discussions ultérieures.

Selon des sources américaines bien informées, la relation entre Hochstein et Berry est plus que satisfaisante et s’est renforcée depuis leur collaboration et leur coordination sur le dossier des frontières maritimes. M. Berry a réussi à finaliser l’accord-cadre qui a posé les fondements de l’accord de délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël. Les liens entre ces deux hommes sont demeurés solides et constructifs.

Par conséquent, les sources américaines n’écartent pas la possibilité de parvenir à un accord complet basé sur les frontières établies en 1923 entre le Liban et la Palestine par la Commission franco-britannique Paulet-Newcombe, telles qu’elles sont reconnues dans l’accord d’armistice de 1949. Cet accord résoudrait le différend concernant les points litigieux, une fois que la Finul sera parvenue à régler la question lors des réunions sécuritaires tripartites à Naqoura.

En effet, M. Hochstein aurait dit à M. Berry: "J’ai élaboré un projet d’accord qui devrait vous aider à établir un accord-cadre à partir duquel nous pourrions résoudre le différend frontalier terrestre, de manière similaire à ce qui a été réalisé pour le différend maritime."

Selon ces informations, M. Hochstein prévoit de revenir au début du mois prochain, au plus tard, pour suivre ce dossier. Selon des sources américaines, ce dossier est "en voie d’être réglé avant la fin de l’année".

Cela intervient avant le lancement des travaux de forage et d’exploration dans le Bloc 9. Il est illogique, selon l’un des experts pétroliers, de procéder à l’exploration de gaz ou de pétrole dans une zone instable, en plein conflit territorial entre deux pays qui explorent dans la même région.

Dans ce contexte, les cercles occidentaux bien informés se félicitent de la réattribution de la mission à Nabih Berry, qui avait déjà été chargé du dossier de la délimitation maritime. Cependant, le délai pour parvenir à un accord sera court, vu que les obstacles dans ce dossier ne sont pas insurmontables.

Ce qu’il faut, c’est se conformer aux frontières internationalement reconnues et les respecter, tout en faisant abstraction de la "Ligne bleue" car elle représente une ligne de retrait.

Des sources bien informées reconnaissent que la gestion de cette mission par M. Berry mettra fin aux surenchères au niveau de ce dossier et à son utilisation à des fins politiques.

En prévision du retour de M. Hochstein, le comité de sécurité tripartite (Liban-Israël-Finul) a multiplié ses réunions à Naqoura afin de discuter du dossier, dans l’espoir de parvenir à un accord-cadre. Il est important de noter qu’il existe une volonté commune des deux parties de résoudre le différend concernant ce dossier.

Le comité a tenu une réunion au début de la semaine dernière, et les médias relevant de l’axe obstructionniste ont diffusé des informations inexactes prétendant que "la délégation israélienne aurait informé le représentant libanais de sa disposition à procéder à la délimitation complète de la frontière terrestre avec le Liban et à se retirer de la partie nord du village de Ghajar, en échange du retrait par le Hezbollah de deux tentes qu’il avait installées dans les fermes de Chebaa".

D’après ce que révèlent les fuites médiatiques, le président du Parlement, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le commandement de l’armée ont été informés de la proposition israélienne, et des vérifications ont été faites par les responsables militaires et les responsables du Hezbollah.

De son côté, le porte-parole du commandement de la Finul a rapidement réfuté les informations, soulignant que "les rapports médiatiques publiés comportent des spéculations qui ne reflètent pas avec précision la teneur des discussions qui ont eu lieu, compte tenu de leur caractère confidentiel".

"De telles informations compromettent les progrès réalisés jusqu’à présent", a-t-il ajouté, tandis que le commandement de l’armée a réfuté "les informations qui circulent concernant la conclusion de tout accord à ce stade".

Partant, pourquoi ces fuites ont-elles eu lieu, et à quelles fins?

Selon des sources de l’opposition, le règlement du différend frontalier terrestre s’il se concrétise, augmentera la pression exercée sur le Hezbollah. Par conséquent, l’argument portant sur la détention des armes et le maintien de la "résistance" perdrait sa pertinence lorsque les territoires occupés seraient restitués et que la paix serait instaurée.

Les milieux diplomatiques occidentaux affirment que le règlement du différend sera achevé d’ici la fin de l’année, peut-être en novembre.  Selon des informations occidentales, cela pourrait être accompagné de mesures visant à renforcer le contrôle des frontières est avec la Syrie. Résoudre le différend frontalier terrestre avec Israël ne serait pas suffisant. En effet, les frontières est avec la Syrie restent ouvertes aux activités de contrebande, aux passages illégaux et au trafic d’armes.

L’un des observateurs occidentaux affirme que le dossier libanais est en passe d’être réglé, et que l’élection du président marquera le début de cette solution. Le président collaborera avec son équipe gouvernementale pour mettre en place les réformes et respecter la feuille de route dans le cadre d’une solution globale.

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