Le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que "tout État qui se dirige vers la normalisation avec Israël doit être condamné, car cela va au-delà des relations politiques et porte atteinte aux valeurs sacrées de l’islam et du christianisme, et abandonne les Palestiniens tout en renforçant l’ennemi", critiquant ouvertement les progrès des négociations pour la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël.

Lors d’un discours prononcé lundi à l’occasion de la commémoration de la naissance du prophète, Hassan Nasrallah a également soulevé le fait que "certains veulent avilir l’humanité en promouvant l’homosexualité et la bestialité humaine", soulignant que "certains utilisent la guerre médiatique, ou ce qu’ils appellent la guerre douce, pour affaiblir les peuples, chose qui n’a pas été réalisé par les guerres militaires", faisant allusion à la chaine télévisée locale MTV, qui avait diffusé un spot publicitaire il y a quelques semaines pour dépénaliser l’homosexualité.

Se penchant sur le dossier de la délimitation des frontières terrestres, M. Nasrallah a souligné que "l’utilisation du terme “délimitation des frontières terrestres” est incorrect, car les frontières sont déjà définies" selon lui. Il a d’ailleurs affirmé que "le droit à l’eau et le droit à la terre sont des droits absolus qui ne doivent surtout pas être compromis dans l’intérêt d’autres dossiers. Il a aussi précisé que, selon ses informations, "les premières indications concernant les réserves du Bloc 9 sont positives".

Abordant la question de l’élection présidentielle, le leader de la formation pro-iranienne a affirmé qu’il "existe une réelle opportunité dans le dialogue initié par le président de la Chambre, Nabih Berry, mais qu’elle a été gâchée par l’obstination politique", précisant qu’il faut évaluer l’initiative française menée par le représentant du président français, Jean-Yves Le Drian, pour savoir où elle en est. Et d’ajouter: "L’émissaire qatari fait des efforts quotidiens, mais il n’y a ni clarté ni nouveauté concernant la présidentielle."

Au sujet du dossier des migrants syriens, le secrétaire général du Hezb a déclaré que "certains considèrent que la présence de ces migrants constitue une menace existentielle et sécuritaire pour le Liban". Il s’interroge alors sur ce que font concrètement ceux qui sont préoccupés par cette menace. Il a donc appelé à "une stratégie nationale unifiée, acceptée par les Libanais et présentée au monde et aux amis du pays, pour faire pression sur le gouvernement sortant, l’armée libanaise, les forces de sécurité et les municipalités, ce qui pourrait mener à des résultats". "Personne au Liban ne connaît le nombre réel des réfugiés syriens. Un recensement sérieux s’impose, faisant une distinction entre la main-d’œuvre et les réfugiés", a-t-il souligné, notant que la priorité revient à la résolution des causes de cette crise et non pas de ses conséquences. La principale responsabilité de l’afflux sécuritaire de réfugiés au Liban incombe à ceux qui ont déclenché la guerre en Syrie, à savoir l’administration américaine", a déclaré M. Nasrallah, faisant fi du régime sanguinaire et dictatorial de Bachar el-Assad, qui a provoqué la mort et l’exode de centaines de milliers de personnes. "Les États-Unis ont imposé la loi César sur la Syrie, la criblant de sanctions et empêchant les entreprises d’y investir, ce qui a causé des difficultés économiques et des migrations vers le Liban. Par conséquent, tant que le Liban n’a pas repris son souffle, la loi César doit être annulée", a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le chef de la formation chiite a appelé à la création d’une commission politique, englobant tous les partis, pour traiter ce dossier, soulignant la nécessité de "ne pas transformer le climat actuel en un climat d’hostilité envers les réfugiés et de ne pas dépasser les limites de la loi et de l’éthique à leur égard". Et M. Nasrallah de poursuivre: "Si le Hezbollah contrôlait le pouvoir de décision au Liban, le Premier ministre aurait été dépêché en Syrie pour discuter de cette question avec le gouvernement syrien. Or, cela n’a pas été le cas, ce qui prouve que cette allégation est mensongère".

Il a enfin conclu son discours en disant qu’"une idée a été avancée selon laquelle l’État libanais devrait permettre à ceux qui le souhaitent parmi les réfugiés syriens de se diriger vers l’Europe, ce qui inciterait inévitablement les pays européens à venir à Beyrouth afin de discuter de leurs revendications pour mettre fin à cette migration, comme l’a fait la Turquie".

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